Selon un récent sondage du cabinet d’études et de conseils bamakois Statix (réalisé avant le décès brutal de Soumaïla Cissé), Aliou Boubacar Diallo est l’un des deux principaux favoris de la prochaine élection présidentielle au Mali avec un quart des intentions de vote. Qu’est ce qui peut bien expliquer l’ascension fulgurante de cet homme d’affaires inconnu des Maliens il y a seulement quatre ans ?
Il se tenait au coude à coude avec le défunt Soumaïla Cissé
Aliou Diallo est bien connu du milieu économique depuis plus de deux décennies. Il avait notamment été l’un des actionnaires majoritaires de la société minière malienne Wassoul’Or. Il a aussi créé Hydroma, une entreprise spécialisée dans l’exploitation de l’hydrogène naturel. Mais en 2012, l’entrepreneur à succès a mis les pieds dans la politique avec la création de son parti ADP-Maliba. Six ans plus tard, il se présentait à la présidentielle malienne et créait la surprise en finissant 3e au premier tour.
En 2022, Aliou Diallo devrait passer du statut d’un petit poucet à celui d’un favori, si l’on en croit un récent sondage de l’institut malien Statix. Selon ce cabinet d’études et de conseils, le député de Kayes obtienait 25,5% des intentions de vote au 1er tour pour la prochaine présidentielle, contre 26% pour feu Soumaïla Cissé de Yéléma. Les autres potentiels candidats sont très loin derrière, notamment les anciens premiers ministres Moussa Mara (14%) et Cheick Modibo Diarra (11,7%). Cette enquête témoigne de l’envie de changement du peuple malien, désabusé par le RPM, ex parti au pouvoir.
Un acteur majeur de la vie politique au Mali
Cette percée d’Aliou Diallo pourrait s’expliquer par sa politique de consensus. Le milliardaire malien a régulièrement appelé ses compatriotes à s’élever au-dessus des considérations partisanes pour ne regarder que l’intérêt supérieur du Mali. Au nom de cet idéal, il a participé à des initiatives pour la réconciliation nationale comme le Dialogue national inclusif (DNI), organisé en décembre 2019. Le leader d’ADP-Maliba a également rejoint la majorité présidentielle en mai dernier pour l’application effective de la feuille de route du DNI. Mais, il a dû la quitter rapidement après la répression sanglante des manifestations du 10, 11 et 12 juillet. En outre, il a fait des propositions concrètes pour une sortie de crise au Mali, solutions reprises par la CEDEAO en septembre.
Se présentant comme l’homme du peuple, Aliou Diallo a surtout mené des actions de proximité, à travers son entreprise Hydroma et sa fondation Maliba. Il a permis la réalisation de nombreuses infrastructures pour l’amélioration des conditions de vie des communautés rurales. Il s’agit par exemple des forages d’eau potable, des zones de maraîchage pour les coopératives féminines et des moulins à grain. Ces derniers mois, le chef de file montant de l’opposition malienne a entrepris un long périple qui l’a conduit dans les régions de Kayes, Nioro, Koulikoro, Sikasso, Dioila, et Ségou. « L’objectif de ces visites était de m’enquérir des problèmes que rencontrent nos compatriotes au quotidien pour mieux répondre à leurs attentes. Ce faisant, nous avons constaté les différentes réalisations de la Fondation Maliba dans lesdites localités », a-t-il confié.
De nombreuses réalisations depuis 2012
A chacune des étapes de ses déplacements, il a constaté l’ampleur des attentes des Maliens notamment en matière d’accès à l’eau potable, d’assainissement et de développement local. « C’est pourquoi, face à l’urgence de ces besoins, j’ai ordonné l’intensification du programme de forage d’eau et de distribution de moulins à grain en milieu rural et péri-urbain de la Fondation Maliba. Notre objectif est d’apporter autant que possible de l’eau potable à tous les maliens. A ce jour, des centaines de milliers de nos compatriotes ont eu accès à l’eau potable grâce à ce programme de la Fondation Maliba », a-t-il encore indiqué.
Fort de ces actions, Aliou Diallo a obtenu le soutien de leaders religieux, coutumiers et traditionnels, d’acteurs de la société civile, de certaines autorités politiques et administratives ainsi que de nombreux Maliens. « Le Mali profond, le Mali dans sa diversité, voilà où se situe l’avenir. En cette période difficile pour notre pays, alors que la Transition aura pour mission de remettre le Mali sur les rails, c’est à chacun de nous d’œuvrer de son côté, en tant que citoyen, pour apporter un peu de soutien et de réconfort à nos braves populations », a estimé le leader républicain.