Depuis plusieurs mois, le Mali est confronté à une sévère pénurie d’électricité qui nuit aux activités économiques. Pour mettre définitivement fin à ce vieux problème, Aliou Diallo propose à l’Etat de faire évoluer enfin le mix énergétique. L’homme d’affaires recommande en particulier de développer le solaire et l’éolien, mais également l’hydrogène vert et l’hydrogène naturel.
Depuis plusieurs mois, les Maliens subissent des coupures intempestives d’électricité qui agacent la population et surtout les opérateurs économiques. Cette crise énergétique est d’autant insupportable qu’elle s’ajoute aux crises économique, politique, sociale et sécuritaire, déjà bien installées dans le pays. Pour résoudre ce problème supplémentaire, le gouvernement a choisi de lutter contre le trafic de carburants destinés aux centrales thermiques.
Faire évoluer le mix énergétique vers l’éolien et le solaire
Aliou Diallo, président d’honneur du parti ADP-Maliba, juge peu ambitieuse cette vision à court terme car le même problème ressurgira plus tard. Il pense que l’Etat doit rechercher une solution pérenne. Pour lui, le salut viendra de l’adoption du mix énergétique. Le milliardaire malien recommande donc de développer l’éolien et le solaire. Ces deux énergies ont un gros potentiel au Mali. En effet, comme le souligne l’entrepreneur, le territoire bénéficie d’un fort ensoleillement et de puissants vents qui balaie le Sahel.
Y inclure l’hydrogène vert et l’hydrogène naturel
L’Etat pourrait construire de gigantesques fermes photovoltaïques et éoliennes sur les vastes étendues désertiques du centre et du nord. Cela permettra de produire assez d’électricité pour alimenter les foyers dans les zones rurales, mais également urbaines. Bamako gagnerait également à mieux exploiter l’hydroélectricité, dont le potentiel au Mali est estimé à 1150 mégawatts. Mais cela ne suffira pas. Il faudra également miser sur l’hydrogène vert et l’hydrogène naturel, selon le riche entrepreneur.
Un pionnier mondial de l’exploitation de l’hydrogène naturel
Aliou Diallo est bien placé pour parler de ces ressources, surtout de l’hydrogène naturel. En effet, sa compagnie Hydroma Inc. est la pionnière mondiale de l’exploitation de cette ressource découverte au Mali à la fin des années 2000. Depuis 10 ans, elle fournit en électricité verte, à titre d’expérimentation, le village de Bourakébougou, situé à quelques kilomètres de la capitale Bamako. Face au succès de test pratique, l’homme d’affaires malien a décidé de passer à une exploitation à grande échelle pour approvisionner tout le Mali en électricité verte.
Un plan Marshall pour la souveraineté énergétique du Mali
L’objectif d’Aliou Diallo est d’offrir à son pays son indépendance énergétique et de faire de lui un grand exportateur d’énergies propres. Pour y parvenir, il compte sur son groupe Hydroma Inc. mais également sur son « plan Marshall » pour le Mali. Rédigé dans le cadre de l’élection présidentielle (reportée), cet ambitieux programme social vise à donner au pays sa souveraineté totale (énergétique, économique, industrielle, technologique, politique, militaire, etc.). Il prévoit des financements colossaux pour la construction notamment de centrales électriques sur tout le territoire national.
La souveraineté énergétique vitale pour un développement durable
Aliou Diallo croit fortement en sa vision électrique pour le Mali. « Ce n’est pas une utopie, c’est totalement réalisable », affirme-t-il. Pour lui, c’est une obligation pour la nation malienne de devenir autosuffisante en électricité car il y va de son essor économique. « Nous savons tous qu’atteindre la souveraineté énergétique est vital pour assurer un développement durable à notre pays », relève le philanthrope malien. Mais l’ex député de Kayes prévient que rien ne se fera sans investissement. C’est pourquoi, il appelle l’Etat à consentir des financements.