Patrick Pouyanné dont l’entreprise est décrite comme l’une des plus climaticides au monde, a été interpellé par des militants de la cause environnementale sur sa responsabilité dans le désastre que connaît la planète.
La scène s’est déroulée vendredi 11 novembre en marge des discussions en cours dans la ville égyptienne de Charm el-Cheikh dans le cadre de la COP 27. Patrick Pouyanné, PDG de l’entreprise française TotalEnergies essayant de rejoindre sans doute une conférence, est rapidement assailli par un groupe de personnes, visiblement des militants de la préservation du climat.
« Allez-vous utiliser votre argent russe de sang pour reconstruire l’Ukraine ? », lui lance dans la mêlée un de ceux-ci, identifié comme étant l’Ukrainienne Svitlana Romanko. « Oui, probablement », lui répond M. Pouyanné avant de tourner le dos.
Le reste de la foule interloqué par cette réponse pour le moins inattendue, répète : « Venez-vous de dire que vous reconstruirez l’Ukraine avec de l’argent sale de Russie ? », cette fois sans réponse de la part de l’intéressé.
« L’Europe a besoin du gaz »
Mais le calvaire du patron du fleuron tricolore du gaz se poursuit avec des questions qui fusent sur sa présence sur place. D’autant que le but de cette conférence annuelle sur le climat consiste à explorer les voies et moyens de préserver le climat de la catastrophe due au rejet des effets de gaz à effet de serre dont les principaux auteurs restent des firmes comme Total, promotrices des énergies fossiles.
« J’ai le droit d’être ici », a-t-il indiqué. Une autre séquence le montre justifiant la fourniture du gaz, énergie fossile par excellence, Patrick Pouyanné déclare : « Nous délivrons du gaz à l’Europe parce qu’elle en a besoin. C’est notre seule mission. Une mission que le gouvernement européen nous a confiée ».
Présence décriée
Pouyanné fait en réalité partie des 636 lobbyistes des fossiles recensés par des ONG à cette COP 27. Une aberration pour de nombreuses ONG qui regrettent par ailleurs un chiffre en hausse de plus de 25% par rapport au précédent sommet organisé à Glasgow au Royaume-Uni.
La revue française « We demain » révèle à cet effet sur son site internet que le PDG de Total est présent à Charm el-Cheikh en qualité de président de l’association française Entreprises pour l’environnement (EpE). Au cœur de ce regroupement d’une soixantaine de grandes entreprises françaises : « partager la vision de l’environnement comme moteur de transformations, de progrès et d’opportunités ».
Les détracteurs de Pouyanné ont dû en pouffer de rire.