Des groupes d’activistes pro-climat sont entrés, depuis vendredi 1er avril, en croisade contre l’appétence du gouvernement pour les énergies polluantes. Un défi pour Downing street à l’heure de la flambée des prix des produits pétroliers due au conflit russo-ukrainien.
C’est une entame de mois d’avril difficile que vit la police britannique. À l’initiative des groupes activistes pro-climat Extinction Rebellion et Just Stop Oil, les villes de Londres, Birmingham et Southampton ont vu leurs raffineries et autres champs pétroliers paralyser, vendredi 1er. Les manifestations très mouvementées par endroit ont notamment contraint la major Exxon Mobil à suspendre ses travaux sur des terminaux pétroliers.
Aux sources de la colère des protestataires, le peu d’actions engagées par l’État pour mettre fin aux combustibles fossiles. Le Royaume-Uni à l’instar de plusieurs autres pays à travers le monde, reste en effet très dépendant de ces énergies polluantes alors que les scientifiques recommandent de s’en détourner dès maintenant afin de préserver la planète déjà très abîmée, d’une situation irréversible.
Éléments perturbateurs
Cet état de dépendance s’est on ne peut plus exacerbé depuis l’éclatement de la guerre russo-ukrainienne, fin février. Moscou sous sanction de la communauté internationale pourrait en effet voir très prochainement son gaz dont elle est une des grandes exportatrices mondiales, boycotter. Une décision qui pourrait mettre plusieurs pays à l’épreuve quant à un approvisionnement national conséquent.
Londres en l’occurrence est depuis engagé dans cette politique afin de prévenir le mécontentement d’une population encore meurtrie par les ravages de la crise du Covid-19. Le gouvernement du Premier ministre Boris Johnson a d’ailleurs d’ores et déjà évoqué l’idée d’une augmentation prochaine de la production nationale en gaz, mais aussi en pétrole. Quitte à compromettre ses engagements de neutralité carbone en 2050 tels que rappelés lors du récent sommet climatique de Glasgow.
Des activistes déterminés
Autant dire que l’État a bien d’autres impératifs en ce moment que celui de céder à la pression des activistes environnementaux. Mais ces derniers restent déterminés à obtenir gain de cause, malgré l’arrestation de 83 des leurs par la police depuis le début des manifestations, vendredi dernier. Ils promettent notamment de poursuivre leur tour de force, avec en ligne de mire une intensification à partir du 9 avril.
« Nous serons plus perturbateurs que jamais et impossibles à ignorer », a ainsi prévenu Andrew Smith, porte-parole d’Extinction Rebellion, habitué des coups d’éclat, cité par Reuters.