Plusieurs clubs de football s’engagent dans une nouvelle approche visant à diminuer leurs émissions de CO₂ à travers l’alimentation. La clé ? Substituer le traditionnel burger de bœuf proposé aux supporters par une version au chevreuil.
Alors que l’industrie du football est souvent critiquée pour son manque d’attention aux enjeux environnementaux, une initiative verte voit le jour au sein des clubs britanniques. Portée par l’entreprise Levy UK, l’un des principaux acteurs de la restauration dans les stades, elle ambitionne de promouvoir la durabilité à travers une offre alimentaire repensée.
Le projet encourage notamment l’abandon des traditionnels burgers de bœuf au profit du nouveau “Game On Signature Wild Venison Burger”, mis au point en collaboration avec Brett Graham, chef triplement étoilé du restaurant londonien The Ledbury.
Ce burger signature, élaboré à partir de viande de cerf sauvage, pourrait permettre d’économiser jusqu’à 1 182 tonnes d’équivalent CO₂ par an dans les stades britanniques, soit une réduction de 85 % des émissions liées à ce produit.
En effet, le chevreuil présente une empreinte carbone inférieure de 85 % par kilo à celle du bœuf, faisant de cette viande de gibier « la plus durable et la plus saine de toutes », selon Jon Davies, directeur général de Levy UK.
Adhésion massive du monde sportif
« Le bœuf a l’impact le plus élevé en termes d’émissions de carbone parmi tous les ingrédients que nous proposons« , explique à Reuters, James Beale, responsable de la durabilité et de la communauté chez Brentford FC, club de première division basé à l’ouest de Londres et pleinement engagé dans cette transition alimentaire.
Au total, plus d’une vingtaine d’enceintes sportives au Royaume-Uni et en Irlande, du rugby au cricket, participent à l’initiative. Les premiers retours des supporters sont d’ailleurs bien éloignés du cliché du fan réfractaire à la “cuisine verte”.
D’après Brentford, cité par le Daily Mail, le burger de chevreuil n’est pas seulement bien accueilli, il est déjà plus populaire que celui au bœuf proposé la saison précédente. Cette démarche s’inscrit dans un contexte environnemental particulier pour le Royaume-Uni.
Une réponse innovante à un défi écologique
Selon l’association British Deer Society, la population de cerfs sauvages au Royaume-Uni pourrait atteindre 2 millions d’individus, son plus haut niveau depuis un millénaire. Dépourvue de prédateurs naturels, cette surabondance pose de graves problèmes pour les écosystèmes, l’agriculture et la foresterie.
En effet, la prolifération des cervidés freine la régénération naturelle des forêts, abîme les jeunes arbres et peut diminuer la valeur des essences forestières de 50 %. Le broutage excessif réduit aussi la diversité végétale et animale, altère la qualité des sols et favorise les émissions de carbone.
Des espèces d’oiseaux telles que le rossignol, l’engoulevent ou la bécasse des bois sont particulièrement affectées par ces déséquilibres écologiques. Les autorités britanniques estiment qu’il faudrait abattre entre 500 000 et 750 000 cerfs par an pour restaurer un équilibre environnemental. Actuellement, seulement 350 000 sont chassés chaque année.
