Le sommet sur le climat organisé au Brésil s’est clôturé sur un compromis jugé insuffisant, notamment à propos du dispositif de limitation des énergies fossiles, véritable pierre d’achoppement de la lutte contre le réchauffement planétaire.
La conférence des Nations unies sur le climat, qui s’est tenue aux portes de la forêt amazonienne, à Belém, devait, comme à chaque édition de ce grand rendez-vous, marquer un tournant décisif dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Au final, elle restera comme l’édition du « service minimum ». Le texte final adopté le 23 novembre, au terme de deux semaines de négociations, reflète davantage les tensions géopolitiques actuelles que l’ambition indispensable pour éviter une catastrophe environnementale, pourtant chaque jour plus imminente.
Alors que les attentes étaient particulièrement élevées quant à la capacité des États à avancer sur la question du sevrage global des combustibles fossiles, ce chantier demeure en suspens.
Non seulement la feuille de route tant espérée ne figure pas dans l’accord final, mais les énergies fossiles ne sont même pas mentionnées explicitement dans le document.
L’ambition climatique reste au point mort
En dépit de la menace brandie par le bloc européen de se retirer des discussions si aucune avancée notable n’était obtenue sur ce dossier, les pays arabes producteurs de pétrole et d’autres États dont l’économie reste très dépendante des hydrocarbures (Russie, Arabie saoudite, Inde…) ont réussi à faire obstruction.
Un revers, même si les pays partisans de cette feuille de route ont décidé de poursuivre leurs efforts en marge du processus onusien, avec l’organisation, en avril prochain, d’un sommet de haut niveau en Colombie.
Au-delà de la question des énergies fossiles, c’est l’ensemble de l’ambition climatique mondiale qui peine à prendre son envol. L’Accord de Paris, signé en 2015, engage les États à contenir la hausse des températures bien en dessous de 2 degrés Celsius, et si possible à 1,5 degré par rapport à l’ère préindustrielle.
Une lueur d’espoir pour l’adaptation ?
Avec les engagements nationaux actuels, le monde se dirige toutefois vers un réchauffement d’environ 2,5 degrés d’ici la fin du siècle. Dans ce tableau morose, un élément positif mérite toutefois d’être relevé. L’accord prévoit de tripler, d’ici 2035, les financements consacrés à l’adaptation climatique des pays les plus vulnérables.
Cette avancée répond à une revendication ancienne des nations en développement, souvent en première ligne face aux impacts du dérèglement climatique tout en ayant très peu contribué aux émissions responsables.
Mais là encore, l’absence, dans le texte final, d’une référence claire servant de base de calcul suscite des réserves. « Nous nous félicitons de cet objectif, mais on peut se demander : tripler par rapport à quoi ? », interroge Joseph Mithika Mwenda, directeur exécutif de la Pan African Climate Justice Alliance, cité par Le Monde.
