Réseaux sociaux : le Royaume-Uni va mieux protéger les enfants

Au Royaume-Uni, le régulateur des médias a publié un projet de codes de bonnes pratiques à l’intention des réseaux sociaux pour protéger les enfants en ligne. Les entreprises technologiques doivent notamment mettre en place des mesures de contrôle de l’âge plus strictes et reformuler leurs algorithmes.

L’Ofcom, l’équivalent britannique de l’Arcom français, vient de publier un projet de codes de bonnes pratiques à destination des réseaux sociaux pour une meilleure protection des enfants en ligne. C’est un ensemble de 40 mesures à appliquer pour le renforcement de la sécurité des mineurs sur ces plateformes.

Un projet de codes de bonnes conduites adopté après la publication d’une  étude

Le paquet de mesures fait suite à une enquête menée pendant un an par l’Ofcom auprès de 15 000 enfants, 7 000 parents ainsi que des professionnels de l’enfance. Dans cette étude, la plupart des mineurs (62 %) ont dit avoir été victimes de préjudice en ligne à cause des contenus sensibles ou choquants. Principalement la diffusion de pornographie, l’automutilation et le suicide.

Les réseaux sociaux invités à mettre en place un contrôle plus strict de l’âge

Le projet de codes de bonnes pratiques constitue également une réponse à une campagne sur la sécurité en ligne. Celle-ci a été menée par des parents, suite à la mort de leurs enfants à cause de défis dangereux sur Internet. Les 40 mesures de l’Ofcom peuvent être condensées en 3 lignes directrices. Le premier volet invite les réseaux sociaux à mettre en place un contrôle plus strict de l’âge afin que les jeunes utilisateurs ne puissent pas avoir accès aux contenus préjudiciables.

Revoir en profondeur les algorithmes de recommandation

Le second axe déconseille aux géants du numérique de se servir des algorithmes dans le but de recommander aux enfants des contenus sensibles qui les incitent à en visualiser toujours plus. Cette pratique est fortement utilisée par TikTok qui positionne automatiquement les vidéos, les unes après les autres. Elle incite à passer plus de temps sur la plateforme et provoque l’addiction au numérique.

Les réseaux sociaux doivent renforcer la modération et faciliter les signalements

En outre, les entreprises tech devront fournir un service de modération réactif ainsi qu’un service de recherche sécurisée pour les enfants. En clair, elles s’attèleront à renforcer la modération des contenus et à les supprimer plus rapidement en cas de signalement par les mineurs. Par ailleurs, les réseaux sociaux seront tenus de faciliter certaines actions. Notamment accepter ou refuser une invitation à une discussion de groupe, désactiver les commentaires sur ses propres publications et bloquer ou désactiver le son d’autres personnes.

Les réseaux sociaux auront trois mois pour s’y conformer

L’Ofcom a précisé que ces nouvelles mesures entreront en vigueur au second semestre 2025. Avant cela, le régulateur attend des réponses à sa consultation sur ce projet de codes avant le 17 juillet prochain. C’est seulement après cette étape qu’il publiera la version finale d’ici un an. Les applications disposeront ensuite de trois mois pour mettre en place ces nouvelles règles. C’est à l’aulne de celles-ci que les sociétés de médias seront évaluées.

Des mesures coercitives et de lourdes amendes prévues

L’Ofcom menace de nommer et humilier (name and shame) les contrevenants. L’organisme prévoit aussi des mesures coercitives ainsi que de lourdes amendes. Il envisage même l’interdiction de l’utilisation de ces médias sociaux par les enfants. Le gouvernement assure que les nouvelles mesures « apporteront un changement fondamental dans la façon dont les enfants britanniques vivent le monde en ligne ».

Un paquet de mesures insuffisant pour les parents

Si les parents saluent ce projet de code de bonnes conduites, ils le juge insuffisant au regard de l’ampleur du problème. Certains réclament des mesures supplémentaires. Par exemple, permettre aux parents de visualiser le contenu auquel leurs enfants accèdent, et leur offrir la possibilité de signaler les contenus problématiques au nom d’un enfant. D’autres demandent à ce que la santé mentale et la prévention du suicide soient inscrites dans les programmes scolaires.

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