Serbie : les manifestants anti-mine de lithium n’en démordent pas

Les populations serbes ont à nouveau manifesté samedi 15 janvier contre l’exploitation de la mine de lithium dans le sud-ouest du pays. Objectif : maintenir la pression sur les parties prenantes à ce projet suspendu depuis quelques semaines.

Les manifestants serbes le savent. Le projet d’exploitation de la mine de lithium de Jadar par Rio Tinto revêt beaucoup trop d’importances aux yeux des différentes parties impliquées pour être abandonné aussi facilement. Même si sa suspension fin décembre est intervenue au terme de plusieurs semaines de protestation d’envergure. Ils ont donc décidé de ne pas relâcher la pression. En témoigne la manifestation du samedi 15 janvier, les premières après une pause due au Nouvel An.

Munis de banderoles et de pancartes hostiles, les manifestants repérés par Reuters, ont vilipendé le projet jugé attentatoire à l’avenir de leurs enfants. La circulation dans les villes de Cacak et de Sabac, frontalières de la Bosnie, a ainsi été le théâtre de plusieurs heures de blocage, toujours selon l’agence de presse britannique.

Enjeux stratégiques

Au cœur de la colère, l’exploitation prévue dès 2026 par à Rio Tinto, de la mine de lithium du sud-ouest serbe, avec l’autorisation de l’État. Pour ce dernier, ce projet d’où devraient sortir avant la fin de la décennie en cours 58 000 tonnes de carbonate de lithium annuelles est une occasion d’entrer dans le cercle très fermé des pays producteurs de ce métal précieux dans la création des batteries électriques. Une filière d’avenir au regard du développement prévu des véhicules électriques à travers le monde prochainement.

Le secteur est pour l’instant vampirisé par la Chine. Au grand dam de l’Occident. Ce dernier qui ne compte à l’heure actuelle qu’un seul pays producteur du lithium verrait donc d’un bon œil l’aboutissement du projet. Surtout que la Serbie nourrit le rêve d’intégrer l’Union européenne. Sans compter les retombées économiques pour Rio Tinto dont l’investissement se chiffre à 2,4 milliards de dollars.

Polémique

C’est dire que les enjeux autour du projet dépassent Belgrade.  Mais les écologistes et la population ne l’entendent pas de cette oreille. Ils redoutent, outre la destruction de leurs terres, de potentiels dégâts à long terme sur l’environnement. D’où la mobilisation constante ces dernières semaines, malgré les assurances répétées de Rio Tinto. En ligne des mires des manifestants, la date du 3 avril prévue pour les élections générales dans le pays. Le Premier ministre Ana Brnabic ayant récemment déclaré à Reuters qu’une décision sera prise concernant le projet après le scrutin.

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