A Toulouse, un énorme réseau de chaleur entre en service pour chauffer de façon écolo l’équivalent de 15.000 logements. Il est alimenté par des ordures incinérés et les ordinateurs d’un data center.
Toulouse a inauguré mercredi 24 septembre un réseau de chaleur et de froid d’une longueur de 36 km. Il permettra d’alimenter l’équivalent de 15 000 logements grâce à l’incinérateur du Mirail et le data center de l’espace Clément Ader. L’initiative n’est pas nouvelle dans la Ville rose puisque depuis 1965, de nombreux immeubles profitent de la chaleur produite par l’incinération des déchets au sein du quartier du Mirail. Elle fournit en énergie un réseau de chaleur de 18 km dans les quartiers de la Reynerie, du Mirail, et de Bellefontaine.
« C’est le plus grand construit en France au cours des cinq dernières années »
Mais le système prend une autre dimension avec l’inauguration du réseau de chaleur baptisé « Plaine Campus » ou Toulouse Energie Durable. Il s’étire sur une distance de 36 km depuis l’unité de valorisation des déchets du Mirail jusqu’au quartier de Montaudran. Bientôt, le quartier de Malepère sera aussi raccordé au réseau. Le système, qui regroupe près de 72 km de canalisation, a mobilisé 400 personnes pour sa réalisation. « C’est le plus grand construit en France au cours des cinq dernières années », affirme Sylvie Jéhanno, la PDG de Dalkia à qui la Métropole a confié la construction et l’exploitation de ce nouveau système. Ce projet a été financé à hauteur de 60 millions d’euros, dont 14 millions proviennent du fonds chaleur de l’Ademe.
120 GWh d’électricité
Le réseau fournit 120 GWh d’électricité, soit l’équivalent de 15 000 logements, dont 90 GWh en provenance de l’usine. Le reste est produit par une chaufferie de gaz. Pour le moment, 135 gros clients, soit « l’équivalent de 15.000 logements » sont raccordés à ce réseau qui utilise à 70 % des énergies de récupération locales. Parmi ses clients, figurent le CHU de Rangueil et le Cnes ou les logements sociaux de Toulouse Habitat. Pour ceux-ci, la facture énergétique va fondre de 7 %, selon, Michel Peyron, le directeur régional de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise d’énergie (Ademe). « De plus, les abonnés au réseau disposent d’une TVA à taux réduit de 5,5% ».
Une réelle contribution sur le plan environnemental
L’usine a surtout un avantage écologique. Jean-Luc Moudenc, Le président de Toulouse Métropole souligne qu’elle « permet d’éviter le rejet de 19 000 tonnes de CO2 par an. Soit 420 000 tonnes sur 26 ans. Elle participe grandement à la préservation de la qualité de l’air et à la réduction des déchets, deux grands objectifs du plan climat air énergie territorial de Toulouse Métropole ».