Un tas de mégots par terre

Oise : Un jeune ingénieur fabrique des doudounes à partir de mégots recyclés

 

Julien Paque, un jeune ingénieur de l’Oise, est parvenu à fabriquer des doudounes à partir de mégots recyclés. Pour y arriver, il a extrait la matière des filtres avec lesquels il confectionne un matériau isolant.

« On en trouve en grande quantité, gratuitement »

Fraîchement diplômé d’une célèbre école d’ingénieurs lilloise, Julien Paque, 22 ans, s’est lancé dans la confection d’un textile un peu particulier. Depuis l’ancienne serre construite au fond de son jardin familial de Berthecourt, au sud de Beauvais, il  recycle des mégots en une fibre isolante et non polluante pour rembourrer des doudounes.

Le jeune homme s’est inspiré du défi « Fill the Bottle Challenge », lancé récemment sur les réseaux sociaux et qui consiste à récolter des mégots dans des bouteilles. Les mégots, « On en trouve en grande quantité, gratuitement et le potentiel est intéressant », affirme Julien. Selon le ministère de la Transition écologique, ce sont en effet 25.000 tonnes de mégots qui sont jetés chaque année en France. Or Julien Paque utilise environ 3.500 mégots pour la conception d’un doudoune. Il ne devrait donc pas avoir un souci d’approvisionnement.

Il faut se débarrasser des composés chimiques et de l’odeur

Grâce à ses connaissances, Julien Paque est parvenu à extraire l’acétate de cellulose, principal composant des filtres de cigarettes, avec lequel il fabrique une sorte de rembourrage. Mais avant cela, il a été confronté au problème de la dépollution de sa matière première. « Dans un mégot, il y a des milliers de composés chimiques dont certains sont toxiques. Il faut non seulement se débarrasser de cela, mais aussi de l’odeur », souligne-t-il.

Avec ses petits moyens, l’ingénieur a réussi à élaborer un prototype de doudoune qu’il a présenté au public lors de la braderie de Lille. « L’accueil a été plutôt favorable, les gens ont accepté de l’essayer sans a priori. Il faut juste passer la barrière psychologique », déclare le jeune homme.

Une cagnotte pour financer son projet

En raison d’un faible budget, Julien Paque a ouvert un financement participatif le 5 septembre sur KissKissBankBank, avec comme objectif de récolter environ 5000 euros en une soixantaine de jours. Cette somme lui permettra de développer son projet baptisé « TchaoMegot ». « Je dois tester les caractéristiques techniques, notamment le pouvoir isolant, déclare Julien Paque. Mais aussi vérifier que le processus de nettoyage élimine effectivement toutes les substances toxiques »,  explique l’ingénieur lillois.

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