Lors de l’aménagement de son siège social à Blagnac (Garonne), le groupe Airbus a choisi l’installation d’une boucle d’eau tempérée pour assurer énergétiques des bâtiments. A l’horizon 2020, le constructeur européen vise une réduction de 30% de ses consommations d’énergie primaire et de ses émissions de CO2.
Airbus a fait le choix de la géothermie de surface pour assurer les besoins énergétiques de son nouveau siège social. Situé à Blagnac (Garonne), ce dernier s’étend sur une superficie de cinq hectares, sur lesquels sont construits trois bâtiments (deux de bureaux et un restaurant interentreprises). Une évaluation des besoins énergétiques a permis de montrer qu’« Il y a deux typologies de bâtiments différentes, avec des besoins en chaleur et en froid », a confié Hervé Lautrette, le responsable géothermie du bureau d’études Burgeap, qui a réalisé le schéma directeur d’approvisionnement en énergie du site. Au regard de cette configuration, il fallait mettre en place un dispositif qui permette de mutualiser la ressource énergétique.
« La boucle d’eau a l’avantage d’être modulable »
Selon Hervé Lautrette, « La boucle d’eau permettait de faire l’économie d’un réseau. En effet, en optant pour un réseau classique, il aurait fallu développer (séparément) un réseau de chaleur et un réseau de froid pour assurer l’ensemble des besoins ». Or avec une boucle d’eau tempérée, il n’y a rien de pareil, comme les deux réseaux se retrouvent en un seul dispositif. Ce dernier a d’ailleurs l’avantage d’être plus flexible comme l’indique l’expert : « Nous ne connaissions pas encore le périmètre précis du projet, ni s’il allait être réalisé en une ou plusieurs phases. La boucle d’eau a l’avantage d’être modulable ».
Le projet, soutenu par l’Ademe, a été lancé après réception d’une demande d’autorisation au titre du code minier (exigée pour les projets supérieurs à 500 kW et 200 m de profondeur) et validation du business model par Airbus. L’installation comprenait une boucle d’eau tempérée de 200 mètres et un champ de 141 sondes géothermiques verticales (205 m). Le tout permettait de produire 2 MW de chauffage et 1 MW de climatisation dans trois sous-stations. Hervé Lautrette assure que les performances énergétiques de la boucle d’eau tempérée sont exceptionnelles. Il en veut pour preuve, « les coefficients de performance annuels de 6,5 à 6,8 pour la chaleur (Scop) et de 5 à 5,9 pour le froid » entre mars 2017 et mars 2018. Ce qui implique que la boucle restitue 6,5 fois plus d’énergie qu’elle n’en consomme.
Une mutualisation des énergies entre bâtiments
En outre, le système permet des mutualisations entre bâtiments. En effet, « En été, le restaurant a besoin d’eau chaude, de la fin de matinée au milieu de l’après-midi. C’est aussi à ce moment que les immeubles de bureau ont besoin de climatisation. La chaleur produite lors du rafraîchissement peut être utilisée pour l’eau chaude sanitaire, sans faire appel à la ressource géothermique ».