Lancé début août à Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise), le « Clean challenge » est en train de gagner toute la France, cité après cité. Cette semaine c’était au tour des jeunes de Sartrouville de relever le défi. Menés par Pyro, cuisinier en fast-food de 27 ans, les volontaires ont passé au peigne fin leur quartier, sacs poubelles à la main.
Sartrouville retrousse les manches
Le « Clean challenge », grand nettoyage estival pour « faire briller » sa cité, continue sa conquête de la France. Ce nouveau défi écolo, lancé en début août à Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise) par Hind Ayadi, fondatrice de l’association Espoir et Création, est en vogue depuis quelques semaines. Il consiste à ramassage les déchets de son quartier pour le rendre « clean ». Et à chaque fois qu’un quartier finit son opération de nettoyage, il lance le défi à un autre sur les réseaux sociaux. Cette semaine c’était au tour de la cité des Indes (Yvelines), située dans la banlieue nord-ouest de Paris, de passer le test de la propreté.
« Oh les gars, prenez un sac, on commence ! », a lancé, sous la pluie, Pyro, jeune cuisinier en fast-food de 27 ans qui coordonne le « Clean challenge » à Sartrouville. Grand sac poubelles à la main, il rappelle ensuite les consignes : « On met des gants », et aussi « attention aux bouts de verre ! Les petits on touche pas ». Après le top départ, les jeunes se mettent à ramasser les emballages de nourriture, les bouteilles en plastique, les mégots et tout un tas de déchets laissés dans la rue. Mégaphone à la bouche, les « grands » du groupe appellent les habitants du quartier à descendre des immeubles pour leur donner un coup de mains. Certains se contentent de leur passer des encouragements et des félicitations du haut de leurs étages. D’autres prennent la peine de descendre pour accompagner le groupe de bénévoles sur quelques mètres.
« C’est nous qui salissons, on va pas faire semblant »
Le groupe d’une cinquantaine de personnes au total continue de nettoyer sa cité de fond en comble pour « la planète ». Ici la petite Lina ramasse, imperturbable, une vieille chaussette derrière un buisson. Là Adama, Slimane et Isaac, 11 ans, portent, concentrés, un reste d’évier dans lequel ils ont entassé un tas de canettes vides. Sur un caddie, d’autres enfants ont posé les carcasses d’un Vélib’ et d’une trottinette. Saadi, 14 ans, un peu coquin rit parce qu’il a ramassé un emballage de préservatif.
Pour Pyro, il est important de relever le défi, d’abord pour la planète, ensuite pour les jeunes, qui représente la relève. Il pense qu’il faut les sensibiliser plus souvent car « ce n’est pas normal » de jeter des détritus par terre. « C’est nous qui salissons, on va pas faire semblant que des gens viennent chez nous jeter leurs déchets. », reconnait-il. Anaïs, 12 ans, est du même avis quand elle affirme que « C’est vrai que c’est sale » le quartier. Quant à Mohamed, 14 ans, il en a « marre » de salir volontairement sa cité. « Sans mentir, ça m’arrive, c’est pour ça que je me suis senti concerné. », a-t-il avoué.
A qui le tour ?
A la fin de la journée, les jeunes de Sartrouville étaient contents de voir que leur quartier avait à nouveau fière allure. La semaine prochaine, la balle sera dans le camp des jeunes du Loiret, à Nice, Saint-Etienne et Bordeaux. Notons qu’après Garges-lès-Gonesse, la première étape, « Clean challenge » s’est exporté à Roubaix, Montpellier et Marseille. Une belle initiative en faveur des banlieues, à limage de celle d’Espérance banlieues qui fait aussi parler d’elle.