Le sommet climatique de Glasgow s’enorgueillit de l’adhésion de plusieurs pays en faveur de la transition énergétique. Reste que le texte souffre de nombreuses infirmités préjudiciables à sa mise en œuvre.
« Je pense que nous pouvons dire que la fin du charbon est en vue ». Le Britannique Alok Sharma n’était pas peu fier mercredi 3 novembre à l’annonce du nouvel accord international scellé en marge de la COP26 et destiné à baliser le chemin pour une rupture d’avec les combustibles fossiles. Pas moins de 190 pays et organisations à travers le monde s’y étaient notamment engagés, avec des échéances fixées à 2030 et 2040 pour la transition énergétique respectivement dans les économies développées et celles en développement.
Autant dire que ce texte constituait une prouesse pour le Royaume-Uni dont le pays abrite depuis le week-end dernier ce grand rendez-vous climatique. D’autant que parmi les signataires annoncés de la déclaration figurent entre autres : la Pologne, le Vietnam, l’Indonésie, le Chili, connus comme étant très dépendants du charbon. Une source d’énergie encore très présente dans les industries à travers le monde et dont la part de contribution aux émissions de dioxyde de carbone est estimée à plus de 30%.
Pschitt !
Mais l’accord aura du mal à servir de base de lutte efficace contre cette ultrapollution, une étape pourtant indispensable au maintien du réchauffement climatique à 1,5 °C comme défini par la COP de Paris en 2015. Car à l’arrivée, moins de signatures que prévu y figurent, selon la dernière mouture consultée par Ouest-France jeudi 4 novembre. Il s’agit notamment de 46 pays, dont la France, le Canada ; 26 organisations internationales et 5 collectivités locales. Les signataires promettent d’arrêter les investissements dans le charbon afin de se tourner vers des sources d’énergie plus propres.
Parmi les absents, on compte plusieurs gros consommateurs du charbon, dont la Chine et l’Inde, responsables à eux deux du tiers de la combustion mondiale du charbon, selon le New York Times (NYT). Autres absents de marque : l’Australie, 11e exportateur majeur du charbon ; la Russie et surtout les États-Unis dont le charbon compte pour un cinquième des sources d’énergie globale.
Bla-bla-bla
Chacune de ces nations fait jouer son propre agenda politico-économique pour en pas adhérer à ce texte britannique de la COP26 dont le respect n’est d’ailleurs pas garanti. Le mal congénital de ces sommets sur le climat étant l’absence de mesure contraignante. La fin du bla-bla-bla tant dénoncé par Greta Thunberg et les autres n’est pas donc pour demain.