Le président américain a annoncé son intention de doubler l’aide internationale américaine destinée aux pays en développement, portant le montant à 11 milliards de dollars annuels. Il subsiste toutefois quelques obstacles à la réalisation de cette promesse.
La traditionnelle Assemblée générale des Nations unies ouverte cette semaine à New York est généralement l’occasion des grandes annonces dont certaines, parmi les plus chimériques. L’édition de cette année n’y échappe pas avec Joe Biden en metteur en scène.
À la tribune ce mardi, le président américain dont l’engagement pour le climat tranche avec celui de son prédécesseur climatosceptique a déclaré vouloir doubler la participation financière de son pays à l’aide internationale dévolue aux économies en voie de développement contre le changement climatique. Cela suggère une enveloppe américaine d’environ 11 milliards de dollars par an grâce à laquelle le locataire de la Maison Blanche entend réussir à mobiliser les 100 milliards de dollars globaux des pays riches à destination des pauvres pour préserver le climat tel que prévu depuis 2009.
Effet d’annonce
À l’époque, le sommet international de Copenhague avait arrêté ce montant comme une contribution annuelle à verser de 2020 à 2025 par les nations du Nord à leurs homologues du Sud afin d’aider ces dernières à lutter contre les conséquences du réchauffement climatique dont elles représentent sans vraiment y contribuer, les premières victimes. Mais sa mise en pratique est restée depuis lettre morte notamment en raison des divergences entre contributeurs sur la part réservée à chaque pays.
À l’aune de la COP26 de novembre à Glasgow et face au péril climatique plus prégnant chaque année, il urge d’agir. Mais réussir enfin à trancher cette question du nerf de la guerre ne sera pas une partie de plaisir, sachant que l’ensemble des pays riches n’a pu mobiliser que 79,6 milliards de dollars pour le climat en 2019, selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Soit 2% de hausse à peine comparée à l’enveloppe de l’année précédente.
Accueil mitigé
D’où l’accueil mitigé reçu par l’annonce de Biden en général. Rachel Cleetus de l' »Union des scientifiques préoccupés » y voit une preuve de la prise de conscience des États-Unis quant à leur devoir en faveur du climat. La militante suédoise Greta Thunberg dénonce elle, un discours fantaisiste. Et pour cause, les 11 milliards de dollars d’aide américaine représenteraient moins de 50% des 24,5 milliards de dollars mobilisés par l’Europe pour le climat l’année écoulée. Sans compter que la promesse de Biden dépend de l’aval du Congrès à son plan d’infrastructure très chahuté en ce moment au plan intérieur.