Pékin a choisi de restreindre son activité sidérurgique entre 2026 et 2030, dans une démarche visant à concilier puissance manufacturière et engagement écologique.
L’État chinois a annoncé, vendredi 26 décembre 2025, qu’il maintiendrait une supervision stricte de la production d’acier brut et interdirait toute expansion illégale des capacités industrielles sur la période 2026‑2030, conformément aux orientations du 15ᵉ Plan quinquennal (2026‑2030).
Ce programme, dont la finalisation est attendue pour mars 2026, place la sécurité économique et la résilience industrielle du régime au premier rang des priorités face aux tensions géopolitiques. Dans cette optique, les premières mesures mises en œuvre dès 2021 visaient à réduire la production d’acier brut.
Cette stratégie a été élaborée en tenant compte à la fois de la stabilité du marché mondial de l’acier et des engagements internationaux de la Chine en matière de réduction des émissions de carbone.
Premier émetteur de CO₂ au monde — entre 32% et 33% des émissions planétaires —, le pays cherche depuis plusieurs années à se départir de son image de grand pollueur. Il s’est engagé à une réduction absolue de ses émissions (tous gaz confondus) d’ici 2035, tout en maintenant ses objectifs de pic avant 2030 et de neutralité carbone avant 2060.
Une première ligne de production quasi-zéro carbone
Cet effort s’incarne notamment dans la transition écologique de sa filière sidérurgique, moteur de la production mondiale et responsable de plus de 60% des émissions liées à l’acier.
Si cette politique répond aussi à des impératifs économiques — la demande intérieure étant pénalisée par la crise du secteur immobilier —, elle revêt une portée majeure pour la lutte climatique. La Chine a d’ailleurs franchi une étape essentielle en inaugurant, parallèlement, sa première ligne de production d’acier quasi neutre en carbone.
Cette infrastructure, d’une capacité d’un million de tonnes par an, vise à réduire drastiquement les émissions par rapport aux procédés traditionnels, tout en préservant la qualité du métal produit.
Pour atteindre cet objectif, les ingénieurs chinois ont introduit plusieurs innovations de pointe, notamment l’utilisation de l’hydrogène comme substitut au charbon dans le processus de fabrication.
Des répercussions mondiales anticipées
La nouvelle installation fonctionne également grâce à des fours à arc électrique alimentés par des sources d’énergie plus propres. Selon les estimations, cette combinaison réduit les émissions de 50 à 80% par rapport aux méthodes conventionnelles.
Cela représente l’équivalent d’une baisse annuelle de 3,14 millions de tonnes de CO₂, comparable à la capacité d’absorption d’une forêt d’environ 2 000 km².
Les experts du secteur estiment que si ces mesures de régulation sont appliquées avec rigueur, elles pourraient entraîner une contraction notable de l’offre mondiale. Une telle évolution profiterait aux producteurs étrangers, souvent pénalisés par la concurrence d’un acier chinois à bas coût issu de la surcapacité industrielle du pays.
