Le dispositif public destiné à observer l’évolution des menaces liées au climat reprend vie grâce à des acteurs privés, quelques mois après avoir été démantelé par l’administration Trump. Un nouvel élan pour la lutte contre le réchauffement planétaire.
Le « Billion-Dollar Weather and Climate Disasters » (« Catastrophes météorologiques et climatiques à un milliard de dollars » en français) fait son retour.
Cinq mois après avoir été suspendue par l’administration Trump, cette base de données, chargée de recenser les événements climatiques et météorologiques ayant engendré plus d’un milliard de dollars de pertes aux États-Unis, renaît à l’initiative d’acteurs privés.
Relancée par Climate Central, un organisme de recherche scientifique, la plateforme, autrefois hébergée par les National Centers for Environmental Information (NCEI) de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration), doit sa réactivation à Adam Smith.
Cet ancien gestionnaire de la base au sein de la NOAA, aujourd’hui Senior Climate Impacts Scientist chez Climate Central, a pris l’initiative de redonner vie au projet, conscient de son rôle stratégique dans la lutte pour la préservation du climat.
Un outil précieux d’analyse et de prévention
« L’analyse des catastrophes à un milliard de dollars est vitale pour démontrer l’impact économique des événements météorologiques extrêmes et climatiques, ce qui aide les communautés à comprendre les conséquences concrètes du changement climatique et l’impact croissant de ces différents événements« , explique Smith, cité par ABC News.
Depuis 1980, cette ressource ne se limite pas à répertorier les sinistres dépassant le seuil du milliard de dollars. Elle met également en évidence les tendances de long terme concernant la fréquence et le coût croissant des événements extrêmes.
Cet instrument d’observation s’avère ainsi indispensable pour les décideurs, compagnies d’assurance, chercheurs et responsables de la gestion des risques, en leur permettant de mieux anticiper les conséquences économiques du dérèglement climatique.
« Nous avons constaté une demande généralisée pour sa relance de la part de nombreux aspects de la société et de l’industrie, y compris le secteur privé, le monde académique, les décideurs communautaires locaux, et même le Congrès« , confie le scientifique.
Des chiffres alarmants et le besoin d’un suivi citoyen
Cet engouement s’explique d’autant plus que quatorze catastrophes majeures ont déjà été enregistrées aux États-Unis depuis le début de l’année, provoquant plus de 101 milliards de dollars de dommages, selon ABC News.
L’incendie sans précédent de Los Angeles, en janvier 2025, à lui seul, a engendré plus de 60 milliards de pertes, soit presque le double du précédent record.
« Cela illustre que le changement climatique amplifie la fréquence et l’intensité de certains événements extrêmes, avec des conséquences économiques toujours plus lourdes », souligne Smith. La version reprise par le secteur privé promet d’être plus complète et plus transparente que jamais.
