Alors que les coups d’Etat se succèdent en Afrique, des voix s’élèvent sur le continent pour défendre la démocratie. Parmi les plus retentissantes figure celle de Yayi Boni, ancien président du Bénin, et d’Aliou Diallo, un homme politique malien.
Après le Mali en août 2020, la Guinée en septembre 2021, le Burkina en janvier 2022 et le Niger en juillet 2023, le Gabon a enregistré en août dernier un coup d’Etat pour mettre fin au pouvoir d’Ali Bongo. Si une partie de la population applaudit ces putschs, certaines personnalités politiques jugent immoral de les cautionner. Parmi elles figure. L’ancien président béninois Yayi Boni condamne les coups d’Etat, quel que soit leur motif. Pour le cas du Niger, il appelle à la libération du président Bazoum et sa famille. L’ex chef d’Etat privilégie néanmoins le dialogue et une solution diplomatique négociée pour résoudre la crise.
Non à la généralisation des Coups d’Etat
Yayi Boni s’oppose ainsi à une intervention militaire de la CEDEAO pour rétablir l’ordre constitutionnel. Cette option pourrait semer le chaos au Niger et transformer le pays en une seconde Libye, alors que le Sahel est déjà miné par le terrorisme. Au Mali, un autre partisan de la démocratie appelle à mettre fin à l’épidémie de coup d’Etat en Afrique. Il s’agit d’Aliou Diallo, président du parti ADP-Maliba. Ce poids lourd de la politique malienne dit non à « la généralisation des Coups d’Etat, comme mode de prise du pouvoir ». Pour lui, les putschs « sont des voies sans issue » pour des pays qui aspirent au développement et à la stabilité.
Rechercher la paix, rien que la paix
« Plus que jamais, c’est par les urnes que doit se décider l’avenir de nos sociétés », estime le milliardaire malien, candidat à la prochaine présidentielle de son pays. Face à la débâcle démocratique en Afrique de l’ouest, il invite tous les Africains à faire bloc pour défendre les institutions et ceux qui les représentent légalement. Comme Yayi Boni, l’entrepreneur privilégie le dialogue au Niger, où la population souffre déjà assez des sanctions économiques. « Je suis pour la paix et resterai toujours pour la paix », précise-t-il.
Conduire de très courtes transitions
Comme lui, la plupart des démocrates africains souhaitent des transitions courtes pour rétablir rapidement l’ordre constitutionnel. Le nouveau pouvoir à Niamey demande une transition que la communauté internationale rejette pour le moment. Au Mali, la transition avait prévu une élection présidentielle en février 2024. Cependant ce scrutin, qui devrait permettre de ramener les civils au pouvoir, vient d’être reporté pour des raisons techniques.
Mettre en place les conditions d’une vraie démocratie
Mais une fois aux rennes, les civils élus devront s’atteler à résoudre les problèmes qui poussent les militaires à prendre les armes. On pense en particulier aux coups d’Etat constitutionnels, aux multiples mandats, à la mauvaise gouvernance, à la corruption des élites, à l’insécurité, à la pauvreté et au chômage. Voilà pourquoi, les populations devront faire de bons choix dans les prochains mois.