Antibiorésistance : les recherches de vaccins portent leurs fruits

L’antibiorésistance, l’une des grandes préoccupations de l’OMS ces dernières années, pourrait bientôt être résolue. On annonce la découverte de vaccins innovants contre ce fléau des temps modernes. L’université de Californie du Sud et l’entreprise biotech française Nosopharm, notamment, sont proches de produire des traitements efficaces.

La résistance aux antibiotiques est considérée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme l’une des dix principales menaces pour la santé publique de notre époque. Et à juste titre. Cette épidémie silencieuse a fait au moins 1,27 million de décès en 2019, soit avant la crise sanitaire. Avec la hausse des fragilités due à la pandémie du Covid-19, ce chiffre devrait plus que doubler. D’ailleurs, selon l’OMS, il atteindra jusqu’à 10 millions par an d’ici 2050.

Des résultats positifs de vaccins contre la résistance aux antibiotiques

D’où l’urgence de développer un traitement innovant contre l’antibiorésistance. C’est-à-dire un remède avec un nouveau mode d’action pour prendre au dépourvu les superbactéries. Après plusieurs années de travaux, des chercheurs et des entreprises de biotechnologies ont annoncé récemment des résultats positifs de vaccins contre la résistance aux antibiotiques, notamment chez les infections nosocomiales. On retiendra les projets les plus prometteurs.

Un vaccin avec une approche innovante aux Etats Unis

D’abord celui de chercheurs de l’université de Californie du Sud. Ces scientifiques américains ont annoncé en septembre la mise au point d’un vaccin permettant au système immunitaire de vaincre plusieurs souches de bactéries, même les plus résistantes. Parmi lesquelles Staphylococcus aureus, Enterococcus faecalis et Pseudomonas aeruginosa. Leur vaccin expérimental adopte une approche innovante en déclenchant l’activation des macrophages.

Un brevet déposé et une startup créée

Une fois stimulés, ces soldats de notre organisme neutralisent rapidement les virus, bactéries et champignons pathogènes. Aussi, ils empêchent ces intrus nocifs de se multiplier dans le corps. Suite à des essais cliniques concluants sur les souris, les inventeurs américains annoncent des tests sur les êtres humains. Dans la perspective de cette étape et pour la mise sur le marché du vaccin, ils ont déposé un brevet et créé une start-up.

Un antibiotique first-in-class chez Nosopharm

On note également le projet de la biotech française Nosopharm. Cette startup nîmoise basée à Lyon a mis au point Noso-502, un antibiotique first-in-class qui s’attaque aux agents pathogènes à gram, responsables des infections nosocomiales. Ce vaccin repose sur deux bactéries du sol inexploitées mais à grand potentiel pharmaceutique : Photorhabdus et Xenorhabdus. D’après les résultats d’études BPL publiées en juin 2022, Noso-502 est efficace à 100% contre les superbactéries comme Escherichia coli et Klebsiella pneumoniae.

Bientôt des essais cliniques chez l’Homme

Nosopharm poursuit le développement de son antibiotique jusqu’à la phase des essais cliniques chez l’Homme. Dans ce cadre, l’entreprise, qui a intégré l’édition 2023 de la French Tech Health20, a remanié son conseil de surveillance et lui a assigné deux missions. D’une part signer des partenariats publics/privés, et d’autre part préparer le prochain tour de table pour financer les prochains tests. S’il parvient à commercialiser son antibiotique, le groupe français pourrait résoudre un problème de santé publique majeur.

Des médicaments intelligents à partir de l’IA

A ces initiatives, il faut ajouter celle des chercheurs de l’Inserm, qui travaillent également sur des virus tueurs de bactéries (mais inoffensifs pour l’homme), appelés phages. Ils ont produit un vaccin expérimental capable d’enrayer l’antibiorésistance chez ces organismes. Les résultats des essais cliniques suscitent de l’espoir. A l’instar des nouveaux médicaments, dits intelligents. Ces remèdes nouveaux s’appuient sur l’intelligence artificielle pour cibler plus précisément les bactéries nuisibles au corps humain. On peut notamment citer les « éligobiotiques ».

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