Bulgarie : des militants du climat escaladent une centrale électrique pour protester contre le recours aux fossiles

Sept membres de l’ONG Greenpeace ont pris d’assaut lundi 16 octobre, l’usine baptisée Maritsa 3 située au sud de la Bulgarie, afin de vilipender son rôle dans l’utilisation du charbon par le pays.

« Crime », pouvait-on lire en lettres capitales lundi 16 octobre 2023 sur le mur de l’usine Maritsa 3, cette centrale électrique localisée au sud de la Bulgarie et réputée pour sa contribution dans la fourniture de l’énergie sur le territoire de ce pays des Balkans.

À l’origine de ce coup d’éclat – la centrale est longue de 50 mètres environ –, sept militants provenant selon Reuters, de l’Autriche, de la Croatie, de la Roumanie, de la Grèce et de la Bulgarie et affiliés à l’ONG Greenpeace, dans le cadre d’une protestation contre les énergies fossiles.

« Lorsque cette centrale fonctionne, elle émet des émissions non organisées, qui sont des gaz non traités. Et la raison en est le mauvais état de l’installation et le mauvais entretien », a déclaré une des militantes, citée par Reuters.

Importance stratégique

Avec une capacité estimée à 120 MW, Maritsa 3 joue un rôle majeur dans la production énergétique de la Bulgarie. Sa participation à ce propos serait de 13% de la fourniture totale de l’ensemble du pays, grâce notamment au charbon de lignite.

Il s’agit de la principale source d’énergie utilisée par Sofia en dehors de celles décarbonées telles que le nucléaire, l’hydroélectricité et les biocarburants entre autres, utilisées à hauteur de 51% dans le pays, selon les chiffres 2022 de la plateforme spécialisée Low Carbon Power.

De quoi faire de la Bulgarie la 22e plus grande pollueuse de la planète en 2020 avec plus 34 000 kilotonnes d’émissions de dioxyde de carbone. Logiquement, cette situation irrite au plus haut point les défenseurs du climat et autres activistes.

Manœuvre délicate

Alors que les autorités ont fixé à 2038 sa sortie du charbon, ces derniers souhaitent l’accélération du processus de sorte à raccourcir l’échéance à 2030. Mais la manœuvre n’est pas simple.

D’autant que le projet gouvernemental d’abandon du charbon suscite bien des mécontentements dans le pays. Notamment dans le rang des acteurs du secteur minier qui ont protesté la semaine écoulée.

« Stop aux crimes fossiles », « Un avenir pour les gens, pas pour le charbon », « Fin de l’ère du charbon », « L’activisme n’est pas un crime », indiquaient les pancartes déployées ce lundi autour de Maritsa 3.

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