Le pays qui compte parmi les rares en Europe à permettre de rouler à vitesse illimitée sur ses autoroutes pourrait revoir cette mesure, fort de ses avantages sur l’environnement. Mais le sujet reste toujours aussi sensible politiquement.
L’Allemagne va-t-elle enfin se décider à limiter la vitesse de circulation sur ses autoroutes ? L’État rechigne et la Cour constitutionnelle n’y trouve à redire. Elle a ainsi rejeté, jeudi 19 janvier 2023, une plainte accusant le gouvernement d’avoir failli à imposer une telle décision dans l’ensemble du pays.
Et pourtant, celui-ci gagnerait à revoir cette spécificité faisant d’elle un des rares sur le Vieux continent et même dans le monde, à laisser les automobilistes rouler à toute vitesse sur ses grandes voies. Notamment pour des raisons écologiques, un secteur dans lequel la coalition sociale-démocrate au pouvoir a promis de s’illustrer.
Plus de réduction de CO2
L’Agence fédérale de l’environnement (UBA) a en effet révélé ce même jeudi qu’une limite de vitesse de 120 kilomètres par heure sur les autoroutes contribuerait à réduire d’environ 6,7 millions de tonnes par an, les émissions de CO2 dues aux voitures et à leur lumière.
Quoi qu’il en soit, un consensus semble émerger dans le fait que la limitation de la vitesse sur les autoroutes devrait aider l’Allemagne à réduire ses émissions globales de dioxyde de carbone. Notamment dans les transports dont le retard en la matière reste criant. Le secteur a ainsi échoué à respecter son objectif de 3 millions de tonnesen 2021 et les données de l’année écoulée n’augurent guère d’une amélioration.
Obstacles à surmonter
Mais la mise en pratique d’une telle mesure s’avère pour le moins périlleuse. Et pour cause, un pan de la coalition au pouvoir, le parti libéral-démocrate FDP en l’occurrence, y est fortement opposé.
La limitation de la vitesse sur les toutes les autoroutes allemandes engorgerait de fait le trafic sur les routes secondaires, selon l’UBA. De quoi potentiellement y causer d’avantages d’accidents de la circulation. Sans compter la pollution sonore et de l’air entre autres.
Le gouvernement à travers le ministère des Transports dirigé par le FDP qui plus est, semble donc avoir les mains liées sur la question.