Les joueuses de l’équipe féminine de foot voient leur revendication de longue date pour les mêmes traitements salariaux que les hommes exaucer. Il reste cependant à formaliser l’accord de principe.
Le mardi 22 février 2022 avait des allures de symbole, ne serait-ce que par le nombre de chiffre deux contenus dans la date. Mais pour l’US Women National Team (USWNT), c’est-à-dire l’équipe féminine de football des États-Unis, il revêt une tout autre signification. Ce jour marque en effet la fin (en principe du moins) de son différend sur fond d’inégalité salariale avec l’US Soccer, organisme chapeautant le sport du ballon rond au pays de l’Oncle Sam.
Malgré leur statut de quadruple championne du monde, les joueuses américaines restent sujettes à un traitement salarial discriminatoire comparé à leurs homologues masculins. Et cela concerne autant les matchs amicaux que les compétitions officielles.
Bataille juridique
Une situation jugée inacceptable par les intéressées. Cinq d’entre elles dont Carli Lloyd, Alex Morgan, Becky Sauerbrunn, Hope Solo et Megan Rapinoe se sont donc révoltées afin d’y mettre un terme à travers une plainte pour discrimination salariale déposée auprès de la Commission pour l’égalité des chances en matière d’emploi en 2016. À ces meneuses s’ajouteront 23 autres joueuses trois ans plus tard dans une procédure élargie depuis à un tribunal fédéral contre l’US Soccer.
Ce dernier a donc enfin cédé en acceptant un accord de principe censé offrir le même niveau de rémunération aux femmes et aux hommes, et ainsi mettre fin au contentieux. Cela passe par le versement d’un montant de 24 millions de dollars dont 22 directement au bénéfice des 28 joueuses.
Prémices à une égalité salariale plus large ?
Le mode de répartition de cette somme reste tout de même à déterminer dans le cadre d’une commission incluant les différentes parties concernées. Ladite commission doit également se pencher sur la mise aux normes d’une nouvelle convention collective afin d’entériner l’accord entre l’USWNT et l’US Soccer, pour le faire valider par la justice.
Tout reste donc à jouer dans cette lutte qui n’a que trop duré. Mais l’accord du 22 février marque une étape historique dans le combat des femmes pour une meilleure considération. Après l’Australie en 2019 et le Brésil un an plus tard, les États-Unis s’acheminent donc vers l’égalité salariale entre footballeurs et footballeuses. Cela pourrait bien inspirer les instances dirigeantes du ballon rond dont le traitement souffre toujours de discrimination selon qu’il s’agit de sportif masculin ou féminin.