Le greenwashing de Total bientôt mis à nu ?

La major pétrolière est dans le collimateur de trois organisations écologistes qui l’accuse de dissimuler ses activités climaticides derrière de faux engagements en faveur du climat.

Total à nouveau sous le feu des projecteurs. Et cette fois encore, ce n’est pas pour de bonnes raisons. La firme pétro-gazière est assignée en justice en France depuis le mercredi 2 mars par trois organisations écologistes, dont Les Amis de la Terre, Notre affaire à tous et la très influente Greenpeace.

La plainte déposée devant le tribunal judiciaire de Paris allègue de plusieurs éléments de la part de Total destinés à tromper le public à propos de son engagement pour la préservation de la planète.

Ambition climatique creuse

Dans la ligne de mire des plaignants, l’objectif de neutralité carbone du groupe français. Ou plus plutôt, la feuille de route destinée à conduire l’y conduire. Pour parvenir à cet état, le respect d’un certain nombre d’exigences est primordial. Comme la baisse de 3 à 4% par an de la production pétro-gazière jusqu’à la fin de la décennie, l’abandon de nouveaux projets d’exploitation du pétrole et du gaz. En somme, la sortie immédiate par le secteur économique dans son ensemble des combustibles fossiles.

Autant de contraintes que Total s’est engagé à respecter d’ici 2050, son échéance pour la neutralité carbone. Mais c’est à peu près tout. Les actions devant refléter cet objectif ne suivent guère. La firme française reste toujours aussi dépendante du gaz et du pétrole. Une situation qui l’oblige à multiplier des projets du genre à travers le monde. L’un des plus imposants, dénommé LNG 2, devrait être lancé dans l’Arctique en 2023. Il prévoit également 400 forages de pétrole en Ouganda.

Campagne médiatique mensongère

Pour soutenir son ambition climatique qui n’en est pas une, Total devenu TotalEnergies en mai 2021, a mis la presse à contribution. « Plus d’énergie, moins d’émissions », peut-on ainsi lire comme slogan sur son site web et dans ses stations-service alors que le gaz et le pétrole concentreront encore 80% de ses investissements en 2030. Les détracteurs de la major pointent également la non-prise en compte de ses émissions de dioxyde de carbone indirectes dans la définition de son objectif de neutralité carbone.

Ce dont le patron du groupe, Patrick Pouyanné, ne croit tout simplement pas. Il aurait déclaré à cet effet, en marge du Forum de Davos en 2020 : « Cette tendance à vouloir dire que tout sera neutre en 2050 est sympathique. Mais aucun d’entre nous ne sera là en 2050 », relèvent Greenpeace, Notre affaire à tous et les Amis de la terre.

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