Le pays du Proche-Orient se dote d’un plan environnemental impliquant pour les six prochaines années, de larges secteurs de l’activité économique nationale.
Après des décennies de dégradation des sols et des ressources naturelles, l’Irak semble enfin vouloir agir en conséquence. Le gouvernement a dévoilé, le mois dernier, un ambitieux plan national pour la protection de l’environnement et la lutte contre la pollution sur l’ensemble du territoire.
La stratégie accompagnée par le PNUD, prévoit des investissements annuels d’au moins un milliard de dollars sur la période 2024-230. Une estimation considérée comme n’englobant qu’une partie du plan par un expert cité par l’Agence France Presse (AFP).
Des investissements massifs sont ainsi annoncés pour développer le solaire et l’éolien, lutter contre la pollution des eaux usées à travers le recyclage par exemple, favoriser les transports électriques, moderniser les usines de traitement des déchets, sensibiliser les agriculteurs à des pratiques plus écologiques et contrôler davantage les rejets industriels.
Des défis environnementaux majeurs
Même le secteur des hydrocarbures, cœur battant de l’économie irakienne – le pays est le deuxième plus grand producteur de pétrole de l’OPEP –, n’a pas été épargné. Les autorités se sont ainsi engagées à abandonner d’ici 2030, le torchage de gaz, soit la combustion à l’air libre du gaz associé à la production de pétrole brut.
Une pratique problématique, car elle libère d’importantes quantités de gaz à effet de serre comme le CO2, le méthane ou encore les suies, contribuant au réchauffement climatique. C’est dire toute la responsabilité des pouvoirs publics par rapport à ce plan décrit comme « audacieux » par le représentant du PNUD Auke Lootsma, rapporté par l’AFP.
Il y va de la préservation du pays des contrecoups du réchauffement. Car comme le relève l’AFP, l’Irak est considéré comme une des nations les plus vulnérables face aux effets du changement climatique. La conséquence des décennies de manque d’égard vis-à-vis du climat.
Un véritable pari
En effet, les sols sont pollués par l’exploitation intensive des hydrocarbures et les métaux lourds rejetés par l’industrie pétrolière et chimique. L’air des villes se révèle toxique en raison de la circulation automobile et des centrales électriques vétustes fonctionnant au fuel.
Le contexte longtemps marqué par la guerre civile à répétition n’a pas non plus aidé le climat. « Pendant longtemps, l’action environnementale n’a pas été une priorité », a ainsi déclaré d’emblée, le ministre de l’Environnement Nizar Amedi, dans des propos relayés par l’AFP.
Il promet cependant que « la donne a changé avec la stabilité retrouvée ». Reste à traduire en actes concrets, ce virage vert annoncé, dans un contexte économique tendu et marqué par la dépendance mondiale aux énergies fossiles.