Réseaux sociaux : les personnes partageant de fausses informations auraient un trouble de la personnalité

Selon une étude américaine, le partage de fausses informations politiques sur les réseaux sociaux pourrait être lié à un trouble de la personnalité appelé schizotypie positive. Celle-ci se caractériserait par la paranoïa, la suspicion et des schémas de pensée perturbés.

Depuis quelques années, les fausses informations politiques polluent les réseaux sociaux, en particulier à l’approche ou pendant des élections. Ces fake news se propagent à vitesse grand V, semant le doute et la confusion dans leur sillage. Si certains citoyens croient en ces informations et en ceux qui les divulguent, d’autres s’en méfient car les considérant comme des trolls. Mais qu’est-ce qui motivent ces gens qui provoquent le chaos informationnel ?

Près de 2000 Américains ont participé à quatre études

Des chercheurs ont essayé de sonder ces personnes à travers l’analyse de quatre études distinctes concernant 1 916 Américains. La première enquête a consisté à examiner le lien entre les différences individuelles et la probabilité déclarée par les utilisateurs de propager de fausses informations en ligne. La deuxième s’est attelée à approfondir cette question en examinant les motivations des répondants à partager de fausses informations. Par exemple la manipulation, l’activisme et le divertissement.

Les participants soumis à l’épreuve de la vérité

Dans la troisième étude, les chercheurs ont interrogé les participants sur leurs différences et leurs motivations individuelles. Ils leur ont montré une série de titres politiques vrais et faux et leur ont demandé d’indiquer s’ils envisageaient de partager chaque titre et s’ils pensaient que chacun était véridique. Enfin, la quatrième enquête a analysé de vrais tweets publiés par les participants pour comprendre si les facteurs identifiés dans les trois premières ont un lien avec le partage réel de fausses informations sur X (ex Twitter).

Le partage de fausses informations peut se faire par accident ou intentionnellement

A la lumière de ces travaux, les scientifiques, sous la direction de Tom Buchanan de l’Université de Westminster au Royaume-Uni, ont conclu que le partage de désinformation politique n’est pas qu’un simple passe-temps pour certains utilisateurs. Il pourrait avoir un lien avec des traits de personnalité spécifiques, notamment la schizotypie positive, que ce soit accidentellement ou intentionnellement. Les chercheurs pensent que les propagateurs de fausses nouvelles ont une tendance à se fier davantage à l’intuition qu’à la réflexion rationnelle.

Les auteurs de fausses informations également animés par un désir de sensibilisation

En effet, les auteurs de fake news présentant une schizotypie positive seraient plus enclins à croire et à diffuser des informations sensationnelles ou conspirationnistes, sans forcément vérifier leur véracité. Ils seraient aussi souvent motivés par un désir de sensibilisation. Ce qui met en lumière une interaction complexe entre les traits de personnalité et la motivation de l’utilisateur. Les scientifiques notent toutefois que ce trait de personnalité n’est pas nécessairement négatif.

Ils ont une tendance à la paranoïa et au complotisme

De fait, la schizotypie positive peut aussi favoriser une grande créativité et à une pensée « hors des sentiers battus ». Cependant, dans le contexte des réseaux sociaux et de la désinformation, il peut devenir problématique pour la stabilité sociale. Pour rappel, ce trouble de la personnalité se caractérise par des pensées et des comportements inhabituels. Les personnes affectées ont tendance à être méfiantes, superstitieuses et à avoir des croyances étranges, comme le complotisme.

Mais qu’appelle-t-on fausses informations? 

Bien que la schizotypie positive soit une pathologie, la loi française prévoit des sanctions sévères pour la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux. Les contrevenants s’exposent à des amendes de plusieurs milliers d’euros et même à des peines d’emprisonnement. D’autres pays comme l’Irlande ont également pris des mesures contre ce fléau. Mais on pourrait se demander ce que c’est vraiment un fake news dans le contexte actuel de bataille médiatique entre différentes entités et différents gouvernements…

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