La Poste a annoncé mardi dernier qu’elle prévoyait de mettre en vente un timbre digital d’ici 2023. Cette invention permettra l’envoi d’un courrier de 20 grammes via un smartphone. Et cela grâce à un code alphanumérique de 8 caractères à usage unique à inscrire au stylo sur une enveloppe.
Une prouesse industrielle et technologique
Le mardi 28 juin 2022, La Poste a annoncé un plan d’investissement de 800 millions d’euros pour franchir une nouvelle étape d’ici 2025. Ce programme vise trois objectifs clés, à savoir la modernisation de son réseau de distribution, l’élargissement de sa présence territoriale et l’accélération de sa transformation numérique. Ce dernier volet consiste principalement au développement d’un timbre digital, présenté comme une « prouesse industrielle et technologique » par le groupe.
En effet, cette innovation permettra d’affranchir une lettre sans avoir à acheter ni à coller de timbre physique. Le client devra simplement se servir de son smartphone. Il lui faudra se connecter à l’application mobile de La Poste pour acheter le timbre digital sous la forme d’un code à huit chiffres et lettres. Par la suite, l’usager devra réécrire à la main ce code alphanumérique sur le courrier qu’il souhaite expédier.
Conçu avec l’aide de la filiale Probayes
La Poste a précisé qu’elle commercialisera son timbre digital en 2023 à 1,16 euro. On pourra l’acheter à n’importe quelle heure via un téléchargement immédiat. Dans un premier temps, le cachet numérique ne sera appliqué que sur les lettres de moins de 20 grammes. La Poste doit encore attendre l’aval du régulateur, l’ARCEP, pour lancer la vente. Pour l’instant, elle mène une expérimentation sur son concept. Ce test doit notamment permettre d’éprouver la sécurité de l’opération.
Pour garantir cette sécurité, La Poste a conçu son timbre digital en partenariat avec Probayes, une start-up spécialisée dans la data et l’intelligence artificielle. Cette jeune pousse rachetée par elle en 2017 a créé des algorithmes assez complexes à partir de la cryptographie. Ces algorithmes faciliteront l’émission de millions de codes en réduisant grandement le nombre de fraudes. Ils tolèrent cependant une très légère erreur du client qui va écrire le code. Celui-ci a une date de péremption.
D’autres administrations postales en précurseurs
La Poste rassure les collectionneurs que son système n’a pas pour but de se substituer au timbre actuel. Il marque simplement une évolution vers un système plus simple. Notons que cette innovation s’ajoute à plusieurs autres initiatives du groupe pour s’adapter à l’ère du numérique. Il s’agit par exemple du service d’envoi de lettres en ligne, de l’imprimante de timbres-poste en ligne, de la solution de timbre affecté d’un QR code, ainsi que des « stickers » sous forme de codes-barres pour le suivi du courrier. La Poste française n’est cependant pas la seule et la première à s’intéresser à un timbre digital. De nombreuses administrations postales ont déjà numérisé leur production philatélique. A l’image de la Royal Mail britannique et de la Poste de Suisse.