Le tristement célèbre site d’extraction du charbon situé dans le bassin minier du pays, cristallise à nouveau les tensions depuis le chamboulement de la chaîne d’approvisionnement en gaz dû à l’invasion russe en Ukraine.
Cette fois, le sort de la mine de Garzweiler va peut-être se jouer pour de bon. Ses détracteurs ne comptent en tout cas pas se laisser faire. Au moins deux mille d’entre eux ont manifesté samedi 23 avril, contre le projet d’extension de cet immense site par le gouvernement dans le cadre de sa recherche d’alternative au gaz provenant de la Russie.
Le géant de l’Est fournit en effet 49% des importations gazières de l’Allemagne, selon les données de l’Agence de coopération des régulateurs de l’énergie datant de 2020. Soit une dépendance plus accrue que plusieurs nations de l’Europe telles que l’Italie ou la France. Problème, Moscou devenu infréquentable depuis la décision du Kremlin de guerroyer à Kiev, risque un embargo total de ses ressources énergétiques.
Avide besoin
L’Allemagne explore de fait, en amont d’une telle situation, diverses solutions destinées à l’aider à sortir de sa dépendance au gaz russe. Et l’une d’elles mène à la mine de charbon de Garzweiler que l’État fédéral envisage d’étendre très prochainement. Il a pourtant promis de sortir de ce combustible fossile à l’horizon 2030 dans le cadre de la décarbonation souhaitée par les scientifiques afin de préserver le climat. Mais comme souvent dans ce cas de figure, les impératifs économiques prennent le pas sur toute autre considération.
Et le besoin le plus pressant de l’Allemagne est d’œuvrer à un approvisionnement conséquent de son territoire en énergie électrique entre autres. En dehors de la très polémique mine de Garzweiler connue pour sa propension à engloutir indéfiniment les maisons à ses alentours, plusieurs autres sites d’extraction précédemment en cours de fermeture sont en train d’être rouverts.
Risque de confrontation
Cela a le don d’irriter les écologistes et autres activistes du climat plus que jamais dubitatifs de volonté de l’État à tenir, à ce rythme, sa promesse de décarbonation.
C’est le sens de la manifestation de samedi près de Garzweiler marquée par la participation de plusieurs organisations climatiques. Les protestataires dont certains campent désormais sur place n’excluent pas une confrontation avec les autorités afin de se faire entendre. Un mouvement baptisé « Lützerath lebt » (« Lützerath vit ») du nom du lieu de protestation a d’ailleurs d’ores et déjà vu le jour.