Le pays clame sa bonne foi en matière de préservation du climat, mais vient de rouvrir les vannes de ses mines de charbon. La décision fait tache dans un contexte où la communauté internationale est pressée d’agir contre le dérèglement climatique.
Peut-on prendre la Chine au sérieux en matière de lutte pour le climat ? Les autorités pékinoises en tout cas estiment que oui et ne manquent aucune occasion de le marteler. À l’image du chef de la diplomatie du pays ce mardi 10 août. Dans une note transmise à la presse, le ministre estime que le monde n’a aucune raison de douter des bonnes intentions de son pays dans le cadre du combat anti-changement climatique, plaçant le respect de ses engagements internationaux en la matière comme un objectif non-négociable.
Pression accrue
Cette sortie du ministre chinois des Affaires étrangères ne doit rien hasard. Au contraire, elle vise à faire détourner l’attention de la communauté internationale du pays à l’aune de la publication par le Giec lundi 9 août, d’un rapport extrêmement alarmant sur l’état du climat. Le réchauffement climatique s’accélère plus vite que jamais avec la forte probabilité d’atteindre le seuil de +1,5°C d’ici une décennie, peut-on lire dans ce document. Sachant que cette limite est fortement redoutée par les experts, il y a lieu d’agir.
D’où la mobilisation lancée par le Giec aux gouvernants en faveur d’actions pro-climat plus significatives à moins de trois de la COP26 prévue à Glasgow. Les scientifiques et activistes de la préservation du climat sont unanimes : l’humanité doit revoir son mode consommation pour éviter le péril imminent.
Un pas en avant, deux en arrières
Logiquement, tous les regards sont davantage tournés vers les pays industrialisés dont certains comptent parmi les plus gros contributeurs de CO2 au monde. La Chine est d’autant plus concernée qu’elle figure en haut de cette liste. À la fois difficile et aléatoire, le combat pour convertir Pékin à la décarbonation a abouti à quelques engagements, dont celui de réduire ses émissions de gaz à effet de serre avant 2030. Le pays vise également la neutralité carbone à l’horizon 2060. Mais tout cela a parfois l’air d’une simple profession de foi. En témoigne le redémarrage de l’industrie du charbon décidé par les autorités il y a quelques semaines. La raison ? Une forte dépendance à cette énergie fossile, accrue par les intempéries en cours dans le pays et l’urgence de faire repartir la deuxième économie du monde après la crise du Covid.