L’eurodéputé français Pierre Larrouturou a entamé, le mercredi 28 octobre, « une grève de la faim » à Bruxelles pour « alerter les citoyens » sur les coupes du budget de l’UE dans les domaines du climat et de la santé et obtenir l’augmentation de l’enveloppe.
Une taxe sur les transactions financières pour augmenter le budget
Pierre Larrouturou, député européen affilié au groupe des Socialistes et Démocrates (S&D), a entamé depuis une semaine une grève de la faim à Bruxelles. Rapporteur général du budget de l’Union, qui doit être voté dans les prochaines semaines et définir le cadre à suivre pour la période 2021-2027, il prône l’instauration d’une taxe sur les transactions financières (TTF) à partir de 2024. Objectif : augmenter l’enveloppe budgétaire des Européens pour faire face à une triple crise sanitaire, économique et climatique. Pour l’instant, il y a 750 milliards sur la table, moitié en prêts, moitié en subventions.
« Cette taxe mettrait la finance à contribution en prélevant 0,1 % sur chaque transaction et dégagerait 50 milliards d’euros par an de ressources supplémentaires pour l’UE. J’ai eu cinq responsables allemands qui n’attendent qu’un mot de la France pour s’engager », a confié Pierre Larrouturou. En attendant, il met la pression sur Bruxelles. « Je vais rester au Parlement jour et nuit sans manger, pour dénoncer ce scandale. Les gens n’en ont pas conscience, mais on va vers une situation où il n’y aura quasi plus d’argent pour le climat, la santé, rien de sérieux pour l’emploi » dans le prochain budget européen, a déploré l’eurodéputé socialiste, élu depuis 2019.
« Je vais bien et je ne suis pas fou »
Alors que certains députés ont déjà rallié sa cause, d’autres restent dubitatifs sur son mode d’action très atypique et risqué. Le médecin en chef du Parlement, qui n’a jamais connu une telle situation, se dit d’ailleurs totalement affolé. Il a imposé deux électrocardiogrammes au gréviste et une pesée quotidienne. « Je vais bien et je ne suis pas fou », rassure le député français. Pierre Larrouturou devrait continuer de tenir bon grâce aux nombreux de citoyens sur les réseaux sociaux. Le lundi 2 novembre, Olivier de Schutter, le Rapporteur des Nations Unies pour l’extrême pauvreté et les droits humains, a également soutenu sa démarche.
Les chefs d’État et de gouvernement, qui ont le dernier mot sur le budget, doivent se décider en fin de semaine.