Des plongeurs volontaires de l’ONG Ghost Diving ont entrepris, fin juillet, le nettoyage de l’épave du sous-marin britannique HMS Perseus, victime d’une mine italienne pendant la seconde guerre mondiale. Ils l’ont débarrassée de ses filets fantômes qui piègent la vie marine.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, le sous-marin britannique HMS Perseus avait heurté une mine italienne en mer Ionienne, entre les îles grecques de Céphalonie et Zakynthos. Depuis, il repose à 52 mètres de profondeur. Au fil du temps, l’épave du submersible militaire est devenue un récif artificiel, propice au développement de la biodiversité sous-marine. Mais elle s’est aussi transformée en un véritable cimetière de filets de pêche perdus, à la dérive. Conséquence : des millions d’animaux marins périssent tous les ans, piégés dans les filets fantômes. Un fléau environnemental donc que vient de contrer l’organisation non-gouvernementale (ONG) Ghost Diving, basée aux Pays-Bas.
500 kg de matériel de pêche récupérés
Du 22 au 26 juillet, six plongeurs bénévoles spécialement formés par l’association ont débarrassé ce vestige sous-marin de ses filets fantômes. L’épave étant recouverte de matériel de pêche, les plongeurs ont dû organiser trois opérations d’une heure pour libérer ce monstre de fer endormi. Le nettoyage a commencé par la tourelle de commandement et la coque extérieure. Bien que les lignes de fond se soient mélangées aux filets, rendant la mission ardue, les plongeurs bénévoles ont pu accomplir avec succès leur mission. Cette opération menée aussi autour d’autres épaves dans la même zone a permis de récupérer 500 kg de matériel de pêche en perdition. En retirant ainsi les filets fantômes, les plongeurs contribuent à la sauvegarde de la biodiversité.
Les filets de pêche en nylon seront recyclés
L’association Ghost Diving a accompagné cette mission de nettoyage des fonds marins d’une campagne de sensibilisation des habitants de Céphalonie avec le soutien de Healthy Seas, une ONG qui lutte elle aussi contre cette « pêche fantôme » engendrée par les filets à la dérive. Pour aller plus loin, les deux organisations environnementales ont annoncé qu’elles donneront une seconde vie aux filets de pêche collectés. Elles les transformeront en chaussettes, maillots de bain ou tout autre objet durable fabriqué à partir de nylon grâce à l’entreprise Econyl, qui recycle les déchets aquatiques en accessoires de mode et vêtements.
Pour rappel, la zone entre les îles grecques de Céphalonie et Zakynthos fait partie des sites marins et côtiers Natura 2000, qui rassemble des sites naturels européens essentiels à la préservation de la faune et de la flore. Elle abrite une riche biodiversité : tortues caouannes, dauphins et phoques moines et autres espèces.