Sous la pression de ses actionnaires, la banque britannique Barclays a pris l’engagement, ce lundi 30 mars, d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Elle a promis de financer seulement des projets conformes aux accords de Paris sur la lutte contre le réchauffement climatique.
Poussée depuis quelques mois par un groupe d’actionnaires à arrêter de financer les énergies fossiles compte tenu de l’urgence climatique, Barclays a promis ce lundi de protéger désormais la planète. Ainsi, veut-elle atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 en finançant seulement des projets conformes aux accords de Paris sur la lutte contre le réchauffement climatique.
85 milliards de dollars dans les énergies fossiles depuis les accords de Paris en 2015
La banque explique dans un communiqué qu’elle va demander aux actionnaires de voter en faveur de ces engagements lors de l’assemblée générale le 7 mai 2020. Barclays promet que cette initiative va concerner à terme l’ensemble de ses prêts, mais qu’elle commencera par le secteur de l’énergie, considéré comme particulièrement polluant. L’institution bancaire britannique assure en outre qu’elle dévoilera des objectifs précis et montrera à partir de 2021 comment elle les respecte.
Barclays était sous pression de certains actionnaires, qui poussent pour que la banque arrête de financer les énergies fossiles compte tenu de l’urgence climatique. Depuis la signature des accords de Paris en 2015, l’établissement bancaire britannique a financé à hauteur de plus de 85 milliards de dollars les énergies fossiles, notamment le charbon, considéré comme l’une des ressources les plus polluantes de la planète. Cet investissement fait de lui le plus mauvais élève en Europe dans le secteur bancaire, selon des défenseurs de l’environnement dont ShareAction.
Peut mieux faire
Cette ONG considère dans un communiqué que l’initiative de la banque « reflète la pression positive des actionnaires et la volonté de la banque d’être à l’écoute ». ShareAction prévient toutefois que Barclays a encore du travail à faire pour réduire significativement le financement des énergies fossiles à court terme.
C’est l’ONG ShareAction qui a coordonné cette pression, portée par 11 investisseurs institutionnels et plus d’une centaine d’actionnaires individuels. Parmi les investisseurs professionnels, qui gèrent au total des dizaines de milliards de livres, figurent des fonds de pension de collectivités locales, l’Église Méthodiste ou encore les Jésuites de Grande-Bretagne.