L’État du sud des États-Unis tord le cou aux idées reçues de Donald Trump sur les énergies renouvelables grâce à son réseau électrique.
L’aversion du président américain envers les initiatives pro-climat n’est plus à démontrer. Selon Donald Trump, les éoliennes « sont laides et bousillent le paysage », elles « tuent les baleines et rendent les oiseaux fous », et « sont toutes fabriquées en Chine », la rivale numéro 1 des États-Unis.
Pire, l’électricité produite par le solaire et l’éolien est instable et fait monter les factures des Américains, selon le locataire de la Maison Blanche, dont le second mandat est axé sur l’intensification du forage pétrolier américain.
C’est pourquoi sa loi budgétaire « One Big Beautiful Bill » signée le 4 juillet dernier après son adoption à la Chambre des représentants réserve la part belle à l’industrie des énergies fossiles.
Parallèlement, le texte met prématurément fin aux deux principaux crédits d’impôt fédéraux qui ont alimenté l’explosion des énergies solaire et éolienne américaines depuis les années 1990. À l’en croire, ces subventions seraient une « arnaque » pour laquelle « les contribuables ont assez payé ». Une assertion que contredit l’exemple du Texas.
Une performance énergétique qui détonne
En effet, cet État traditionnellement pétrolier démontre que l’intégration massive des énergies renouvelables peut améliorer la fiabilité du réseau tout en réduisant les coûts pour les consommateurs.
Selon les données examinées par Reuters, l’Electric Reliability Council of Texas (ERCOT), le principal opérateur du réseau texan, ne prévoit qu’une probabilité de 0,30% de coupures de courant pendant le pic de demande énergétique d’août.
Cette prévision marque une amélioration spectaculaire par rapport aux 12% de risque prédit pour la même période l’année dernière. Dans le même temps, les prix de l’électricité pour les clients résidentiels et commerciaux de l’État avoisinent les 10 cents par kilowattheure, soit 24% de moins que la moyenne nationale.
Derrière cette performance qui détonne dans le paysage énergétique américain, figure un investissement massif dans des installations de stockage par batteries à grande échelle pour l’énergie excédentaire provenant de l’éolien, du solaire ou d’autres générateurs.
Quand les fossiles montrent leurs limites
Depuis l’été 2024, ERCOT a ainsi ajouté près de 5 gigawatts de stockage par batteries, portant la capacité totale à plus de 8 gigawatts, avec 174 gigawatts supplémentaires en attente de connexion au cours des cinq prochaines années, d’après Reuters.
L’ironie de la situation devient encore plus flagrante quand on examine les performances des réseaux dépendant principalement des combustibles fossiles, à l’instar du PJM Interconnection.
Malgré sa forte dépendance aux énergies fossiles – le gaz naturel et le charbon représentent près de 60% de sa production électrique contre seulement 6% pour l’éolien et le solaire – ce réseau connaît une flambée des prix et une détérioration de la fiabilité.
Dans le pire scénario, les territoires dépendants du PJM pourraient connaître plus de 1 000 heures annuelles combinées sans production d’électricité, contre seulement 149 heures pour ERCOT, à en croire une analyse du département américain de l’Énergie publiée cette semaine et consultée par l’agence de presse.