Le monde, particulièrement les pays riches doivent œuvrer davantage s’ils espèrent contrer plus efficacement les effets du changement climatique, selon l’ONU.
Un nouveau rapport des Nations Unies sonne l’alarme sur le financement de l’adaptation au changement climatique jugé pour l’heure insuffisant par rapport aux besoins sans cesse croissants. Car le réchauffement climatique s’accélère de même que ses effets corollaires.
Cela concerne le phénomène de la montée des eaux de plus en plus prégnant, la multiplication des canicules et de leur intensité ou encore la forte poussée des inondations à travers le monde. Autant de fléaux qui nécessitent des ripostes appropriées.
Surtout de la part des pays en développement réputés plus vulnérables aux contrecoups du changement climatique. L’ONU constate que si ces derniers, parmi 171 autres, disposent aujourd’hui des plans d’adaptation climatique, le compte n’y est pas du tout en matière d’investissements.
« Lorsque les gens parlent de résoudre le changement climatique, ils ont tendance à sauter directement à la décarbonation, à la réduction des émissions. Mais pour beaucoup de pays pauvres qui n’émettent pas grand-chose, ce dont ils ont vraiment besoin, c’est l’adaptation« , explique au New York Times (NYT), Vijaya Ramachandran, directrice de l’énergie et du développement au Breakthrough Institute, un organisme de recherche environnementale.
Le grand fossé Nord-Sud
Cela approche différente de la mitigation consistant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, comprend des mesures aussi variées que la plantation de cultures résistantes à la sécheresse, le rehaussement des bâtiments contre les dégâts des inondations, ou le déplacement des communautés loin des côtes.
Hélas, indique l’ONU, le flux financier nécessaire ne suit pas. Notamment de la part des pays développés, dont la promesse à cet effet lors de la COP de Paris en 2015, tarde à se concrétiser. Car si la contribution à l’adaptation se passés de 21 à 28 milliards de dollars entre 2021 et 2022, elle reste loin des besoins.
Le rapport onusien estime ceux-ci entre 187 et 359 milliards de dollars par an. Un tel écart illustre l’ampleur du défi à relever pour protéger les populations les plus vulnérables face aux catastrophes climatiques.
La menace Trump n’arrange pas la situation
Un défi d’autant plus difficile que le retour de Donald Trump, réfractaire à la problématique climatique, à la tête des États-Unis, assombrit l’horizon. « La victoire de Trump est un coup profond porté à la justice climatique mondiale« , déclare Harjeet Singh, directeur de l’engagement mondial à l’Initiative du Traité de non-prolifération des combustibles fossiles, interrogé par le NYT.
« Son refus de fournir des financements climatiques ne fera qu’aggraver la crise« , met-il en garde, rappelant que ce sont les régions les moins responsables du réchauffement qui en subissent les plus lourdes conséquences.
Face à cette situation, les responsables de l’ONU appellent les pays riches à agir dans leur propre intérêt. Car le fléau climatique est d’une ampleur globale.