Le géant des matières premières anglo-suisse est acculé concernant ses actions climatiques par un groupe d’investisseurs. Ces derniers lui reprochent notamment sa dépendance au charbon.
Pour Glencore, c’est l’heure de rendre des comptes. Le groupe spécialisé dans l’extraction des matières premières est en ce début d’année, sous la pression de ses investisseurs. En cause, son appétence pour le charbon, réputé parmi les combustibles fossiles les plus dangereux pour le climat.
« Il est tellement décevant que Glencore continue d’investir dans le charbon thermique », estime ces investisseurs comprenant certains des groupes les plus fortunés au monde tels que HSBC Asset Management, le fonds australien Vision Super ou encore la fondation Ethos.
Une situation d’autant plus inquiétante pour ce regroupement que nombre de concurrents de Glencore tendent à s’écarter du charbon. C’est le cas de l’Australien Rio Tinto et du Britannique Anglo American qui ont tous les deux cédé leurs actifs dans ce secteur polluant.
Résolution contraignante
D’où la résolution récemment adressée à la firme anglo-suisse afin d’en savoir davantage sur sa politique climatique. Les investisseurs qui valent ensemble plus de 2 000 milliards d’actifs, souhaitent en l’occurrence être informés de la stratégie de Glencore pour sortir de l’exploitation du charbon. Une condition indispensable à la réalisation des objectifs de la Cop de Paris sur le climat appelant à le réchauffement à 1,5 degré Celsius.
Ce n’est pas la première fois que l’entreprise s’attire les foudres de ses investisseurs concernant les actions climatiques. Près d’un quart des actionnaires avaient en effet déjà rétorqué l’année dernière, son plan de réduction de la production de charbon à l’horizon 2035. Sans parler de la pression du fonds activiste Bluebell Capital Partners sur le même sujet.
Mais c’est bien la première fois que des investisseurs choisissent l’initiative d’une résolution. Ce qui oblige Glencore à y répondre au prochain sommet annuel des actionnaires.
Poule aux œufs d’or
Parviendra-t-elle à convaincre ses détracteurs ? C’est une question essentielle au regard de l’enjeu. Malgré son caractère climaticide et sa mauvaise réputation, le charbon thermique représente encore la principale source de revenus de Glencore, avec plus de 100 millions de tonnes produites par an.
De quoi lui permettre de générer plus de 12 milliards de dollars de bénéfice rien que sur les six premiers mois de 2022. Une véritable poule aux œufs d’or donc. D’autant avec le contexte de flambée des prix favorisée par la guerre entre la Russie et l’Ukraine.