Au Nigeria, les promesses d’une start-up de bus 100% électriques

Le système de transport de ce pays d’Afrique de l’Ouest connu pour carburer à l’essence et à d’autres sources d’énergie dommageable pour la planète, a peut-être trouvé son salut. La région de Maiduguri dans le nord-abrite en effet un constructeur de véhicules électriques.

Le nom de l’entreprise « Phoenix Renewables » est on ne peut plus évocateur à propos de son champ d’action. Grâce aux énergies renouvelables, elle entend révolutionner l’industrie du transport au Nigeria à tout jamais. En créant notamment des véhicules alimentés exclusivement à l’énergie électrique.

Mais la manœuvre n’est pas simple, malgré l’expertise avérée. Surtout dans le contexte nigérian marqué par d’énormes goulots d’étranglement pour l’entrepreneuriat. Se procurer en l’occurrence des pièces nécessaires à l’aboutissement d’un tel projet peut s’avérer très onéreux, sachant que les énergies propres restent pour l’heure difficile d’accès.

Du solaire à l’électrique

Pour autant, le maître d’œuvre Mustapha Gajibo ne se décourage pas. Le jeune entrepreneur de 30 ans originaire de Maiduguri, ville connue pour avoir vu naître le groupe terroriste Boko Haram, voit dans la flambée actuelle des cours du pétrole – dont le Nigeria est un des principaux exportateurs – et la pollution atmosphérique ambiante, l’occasion rêvée pour son projet.

Il a donc commencé par des véhicules à énergie solaire. Une dizaine de mini-bus alimentés au solaire ont ainsi vu le jour dans son atelier. Avec un fonctionnement de 100 kilomètres de distance par charge. Les bus peints en vert-blanc arborant le slogan « le futur est vert », sont munis de batteries situées sous le siège avant.

Celles-ci doivent subir chaque deux semaines un contrôle de routine de façon à préserver leur capacité de stockage d’énergie. Leur recharge étant pour l’heure assurée par une seule borne solaire disponible dans la ville.

Projet propice

« Les prix des carburants et des transports ne cessent d’augmenter. Et vous pouvez voir les dommages environnementaux des véhicules à essence et fonctionnant grâce au diesel. J’ai donc mis au point cette technologie pour résoudre tous ces problèmes », a indiqué à l’AFP le jeune entrepreneur, par ailleurs sans diplôme universitaire.

Une situation qui ne l’empêche pas de viser grand. Il promet ainsi dévoiler prochainement un bus de 12 places susceptibles de parcourir jusqu’à 200 kilomètres par charge. Un prototype que Mustapha Gajibo dit être en mesure de créer par quinzaine tous les mois si son entreprise en avait les moyens.

C’est assurément un projet d’envergure dans un Nigeria dont les mégalopoles sont remplies de véhicules d’occasions extrêmement polluants.

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