La start-up italienne mise sur le potentiel de la technologie de pompage gravitaire en milieu océanique pour une fourniture d’électricité à moindre coût.
Avec l’essor des sources renouvelables, le défi du stockage de l’électricité prend une importance majeure. Jusqu’à présent, la technologie la plus déployée dans ce domaine reste celle de l’hydroélectricité par pompage-turbinage aussi appelée pompage-turbinage ou STEP (stations de transfert d’énergie par pompage).
Contrairement aux centrales hydroélectriques conventionnelles qui dépendent uniquement des cours d’eau naturels, ces installations sont conçues pour fonctionner en circuit fermé entre deux réservoirs situés à des altitudes différentes.
Ainsi, en période de faible demande (souvent la nuit), l’électricité excédentaire est utilisée pour faire fonctionner des pompes qui remontent l’eau du bassin inférieur vers le bassin supérieur. En période de forte demande, l’eau est relâchée vers le bassin inférieur en passant par des turbines réversibles, qui produisent de l’électricité.
Ce procédé, vieux de plus d’un siècle, reste inégalé en termes de capacité de stockage à l’échelle mondiale, avec environ 8 500 gigawattheures selon l’Agence Internationale de l’Énergie citée par TechCrunch.
Révolutionner le paysage du stockage
Problème : ce type de centrales nécessitent des configurations topographiques spécifiques, typiquement des zones montagneuses ou des vallées présentant certaines caractéristiques précises. Car le dénivelé important (généralement entre 200 et 800 mètres) constitue l’exigence géographique primordiale.
En effet, plus la différence d’altitude est grande, plus l’installation peut stocker d’énergie potentielle. En parallèle, une proximité horizontale relative entre les deux réservoirs est nécessaire pour limiter la longueur des conduites forcées et optimiser le rendement.
Ce sont autant de conditions difficilement réunissables sur terre. D’où la décision de Manuele Aufiero, ingénieur fasciné par le potentiel de l’hydroélectricité, de transposer ce modèle… dans les profondeurs marines à travers son entreprise baptisée Sizable Energy.
La startup qui a récemment levé 8 millions de dollars grâce à un tour de table impliquant Playground Global, EDEN/IAG, Exa Ventures, Satgana ou encore Unruly Capital, promet de « révolutionner le paysage du stockage de longue durée en insufflant une nouvelle vie au pompage-turbinage hydraulique ».
Une “batterie sous-marine” venue d’Italie
Sizable Energy propose un dispositif composé de deux vastes réservoirs flexibles reliés par une colonne tubulaire : l’un est placé en surface et l’autre sur les fonds océaniques.
Lorsque la production électrique excède la demande, l’entreprise utilise des turbines pour transférer une solution saline très dense du réservoir inférieur vers celui du haut. En phase de restitution, ce liquide redescend sous l’effet de la gravité et actionne les turbines, produisant ainsi de l’électricité.
“Du point de vue énergétique, explique Aufiero à TechCrunch, il s’agit simplement de soulever un ‘bloc de sel’, non pas avec une grue classique, mais en le dissolvant et en le pompant. C’est plus simple et plus efficace”.
L’entreprise cible une mise en œuvre commerciale dès 2026, avec une capacité annoncée de 6 à 7 mégawatts par module, pour un coût d’environ 20 dollars (soit 23 euros) le mégawatt-heure. Soit dix fois moins que les batteries lithium actuelles.
