Canicule : Lyon verdit pour survivre

Face aux épisodes de canicule de plus en plus fréquents, Lyon développe de nouveaux refuges urbains pour ses habitants épuisés par la chaleur. Ces « îlots de fraîcheur » témoignent d’une révolution dans l’aménagement urbain.

« Ici, je trouve de l’ombre, surtout le matin. C’est assez bien fait pour passer un moment dehors ». Malgré l’intensification de la chaleur due à la canicule, Arlette, habitante lyonnaise de 73 ans, peut profiter d’un moment de répit. Un moment de bonheur rarissime dans ce contexte où le thermomètre explose dans toute la France.

Pour cette retraitée interrogée par Le Monde, chaque moment d’ombre compte alors que son appartement devient un four à 29°C en pleine journée, et que 14 départements ont été placés en vigilance rouge par Météo-France la semaine dernière. Son refuge ? Une allée végétalisée du quartier de Gerland, entre la rue Crépet et la rue Pré-Gaudry.

Cet îlot de fraîcheur témoigne de la nouvelle stratégie lyonnaise consistant à multiplier les espaces verts pour rendre la ville vivable. « Les canicules nous obligent à penser la ville autrement », explique Pierre Athanaze, vice-président de la métropole du Grand Lyon chargé de l’environnement, dans les colonnes du quotidien du soir.

Une stratégie végétale repensée

Cette démarche innovante, qui s’étend de l’espace public aux établissements scolaires, a déjà permis de planter 250 000 arbres et arbustes depuis 2020. Avec un objectif de 300 000 d’ici 2030.

« Nous sommes passés d’une logique purement paysagère à un objectif de rafraîchissement du cadre urbain pour rendre les périodes chaudes plus supportables« , poursuit Athanaze.

L’exemple le plus emblématique de cette politique se trouve dans le premier arrondissement de Lyon, où une crèche a bénéficié d’une transformation complète de ses espaces extérieurs.

Là où s’étendait auparavant une cour bétonnée, propice à l’accumulation de chaleur, s’épanouit désormais un véritable jardin pensé pour le bien-être des tout-petits. L’espace extérieur a été considérablement agrandi et les sols ont été entièrement déminéralisés.

Un défi de santé publique et environnemental

Dans de nombreux endroits de la ville, le béton, matériau particulièrement absorbant de chaleur, a cédé la place à un environnement végétalisé diversifié. Au grand dam des habitants.

Rachel, 45 ans se dit ainsi « assez satisfaite de voir de la végétation et des aménagements plutôt bien faits » dans ce secteur en pleine mutation. Depuis son appartement récent, orienté au Nord, elle maintient une température de 24°C sans climatisation, même quand le thermomètre extérieur approche les 40°C.

« Nous allons connaître des canicules, tout en ayant encore des périodes de froid en hiver, avec des phénomènes extrêmes. Il faut construire un environnement durable selon tous ces critères. Nous sommes devant un défi de santé publique« , indique encore Pierre Athanaze.

Au-delà de contribuer à atténuer les conséquences de la canicule sur la santé – déshydratation, maux de tête, vertiges… –, la stratégie lyonnaise de végétalisation des villes participe de la sauvegarde de l’environnement.

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