France : le supermarché qui transforme ses invendus en or

L’enseigne du groupe Carrefour située à Villabé, en Essonne, s’illustre grâce à des pratiques anti-gaspillage alimentaire mises en avant dans un récent reportage du journal Le Parisien.

Dans l’industrie souvent critiquée de la grande distribution émergent parfois des démarches vertueuses. C’est le cas au supermarché Carrefour de Villabé, en Essonne, qui s’impose comme un étendard dans la lutte contre le gaspillage alimentaire.

Ce fléau touche particulièrement la France, où chaque citoyen jette en moyenne 24 kg de nourriture consommable par an selon l’application Too Good To Go, représentant environ 157 euros gaspillés. Plus troublant encore, 7 kg de ces produits sont jetés alors qu’ils sont toujours emballés.

Face à ce constat, l’enseigne Carrefour multiplie les initiatives alliant préoccupations écologiques et préservation du pouvoir d’achat des consommateurs. Cette approche novatrice a retenu l’attention du député socialiste Guillaume Garot.

Ancien maire de Laval et ex-ministre délégué à l’Agroalimentaire, ce parlementaire est particulièrement connu pour avoir donné son nom à la loi anti-gaspillage alimentaire de 2016.

Des rabais pour valoriser tous les produits

De l’interdiction de jeter des aliments à l’obligation de don aux associations caritatives, cette législation encourage diverses initiatives transformant la lutte contre le gaspillage en outil de combat contre la précarité alimentaire.

Engagé dans un « tour de France des bonnes pratiques » visant à identifier les meilleures stratégies anti-gaspillage du pays, le député visité le 29 avril dernier le magasin Carrefour pour observer ses actions concrètes. Celles-ci reposent sur plusieurs innovations commerciales astucieuses.

Dans les rayons frais, des bacs spéciaux proposent ainsi des produits aux « dates courtes à prix réduits », avec des remises pouvant atteindre 35%. Les fruits et légumes dits « moches », mais parfaitement comestibles bénéficient également d’une seconde chance.

La démarche va encore plus loin en intégrant des produits dont la date de durabilité minimale (DDM) est dépassée, comme des boissons au lait de soja, des condiments ou des pâtes de wasabi, vendus avec des rabais significatifs.

Pour un cercle vertueux renforcé

« Je regarde systématiquement dans ce rayon, souvent en me laissant surprendre par des nouveaux produits. Je le fais pour des raisons écologiques d’abord, économiques ensuite« , témoigne auprès du Parisien, Nadine, décrite comme une cliente régulière, en référence aux rayons frais.

La force du modèle de Villabé réside dans sa capacité à conjuguer ces initiatives commerciales avec le maintien des dons aux associations caritatives. Chaque matin, les salariés préparent soigneusement des colis de produits invendus à distribuer aux bénéficiaires locaux.

« Cet hypermarché est à la pointe de ce qui peut se faire », estime Guillaume Garot, dans des propos rapportés par Le Parisien. Il appelle à se mobiliser « pour mettre fin à ce non-sens écologique, encore plus à un moment où le pouvoir d’achat de beaucoup est contraint ».

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