Dans l’attente de Trump, l’industrie américaine du solaire en plein doute

Avec la perspective d’un nouveau président ouvertement hostile aux projets pro-climat, cette filière énergétique propre se trouve actuellement bouleversée.

Parmi les nombreuses conséquences attendues de la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine de novembre 2024, figurent les assauts contre toutes les initiatives de préservation du climat.

Le Républicain dont le climatoscepticisme n’est plus un mystère devrait, selon toute vraisemblance, démanteler tous les projets ou presque de l’administration sortante se rapportant à cette thématique au profit du déroulement d’un agenda favorable aux combustibles fossiles réputés climaticides.

Le secteur énergétique devrait ainsi voir s’accroître le forage du pétrole, ressource dont les États-Unis représentent pourtant déjà, comme le relève le site de la National Public Radio (NPR), l’organisation de radiodiffusion publique américaine, les plus grands exploitants.

Le solaire a contrario, pourrait considérablement reculer. C’est en tout cas l’une des grandes peurs de cette industrie plutôt florissante outre-Atlantique. Pour cause, elle implique plus de 50% des raccordements électriques effectués l’année dernière, selon la NPR.

Course contre la montre et indécision

Il s’agit d’une implication bien supérieure à celle des énergies traditionnelles comme le gaz naturel ou le charbon. En réponse à cette crainte, des milliers de propriétaires se précipitent pour l’installation chez eux, des panneaux photovoltaïques avant l’investiture de Donald Trump, prévue pour le 20 janvier prochain.

Le reportage réalisé à cet effet par la NPR témoigne de cette course effrénée qui s’étend de Jacksonville à Boston, où des habitants à l’instar de Jorge Solares, jeune père de famille, a fait installer des panneaux sur son toit l’été dernier, poussé par une double motivation : contribuer à la lutte contre le changement climatique et réaliser des économies substantielles.

« Avec notre nouveau-né, nous voulions faire cet investissement pour ne plus avoir à payer d’électricité et nous concentrer sur ses dépenses« , explique-t-il au média américain, en référence aux 8 000 dollars d’économie réalisée dans le cadre ce projet, grâce au crédit d’impôt fédéral.

Une industrie qui retient son souffle

Cette aide décisive mise en place en marge de l’instauration en 2022 par le président sortant Joe Biden, de la loi baptisée « Inflation Reduction Act » (IRA) – le plus important investissement climatique de l’histoire des États-Unis – consiste en des incitations financières (parfois jusqu’à 30% de réduction) afin de favoriser l’adoption des énergies propres et ainsi accélérer la transition énergétique du pays.

Jeff Beardsley, habitant de Jacksonville, a pour sa part finalement opté pour un générateur à gaz, non sans tiraillement. « Une grande partie de moi penchait vers le solaire« , confie-t-il. Mais l’impossibilité de finaliser l’installation avant la fin de l’année, conjuguée aux incertitudes politiques, l’a fait renoncer.

Du côté des professionnels, le contexte n’est pas non plus serein. Dans la banlieue de Philadelphie, Doug Edwards, président du groupe nommé Exact Solar, dit avoir fait d’énormes stocks de panneaux solaires en prévision des menaces de Trump d’imposer des droits de douane pouvant atteindre 60% sur les importations chinoises et 20% sur l’ensemble des produits entrant aux États-Unis.

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