Près d’un an après l’entrée en vigueur de la législation y afférente, force est de constater que la gestion des déchets ménagers peine à entrer dans les habitudes sur le territoire français.
« Un immense gâchis ». C’est ainsi que Pauline Debrabandere, membre de l’association écologiste « Zero Waste France » spécialisée dans la lutte contre le gaspillage alimentaire entre autres, qualifie dans les colonnes du Parisien, le niveau de mise en œuvre de la loi sur le tri des biodéchets en France.
Ces déchets du quotidien, dont principalement des restes alimentaires, enclins à la valorisation, doivent en effet faire l’objet d’un tri depuis le 1er janvier 2024, conformément à une disposition du Code de l’Environnement.
Un processus censé être facilité par leurs dépôts dans des poubelles spécifiques de couleur marron ou encore des bio-seaux. Malheureusement, le premier bilan d’étape quant à cette disposition pourtant obligatoire pour toutes les communes du pays n’est pas très flatteur.
En témoigne une étude réalisée récemment sur la question. Selon les résultats provenant d’OpinionWay pour Sulo, un fabricant de conteneurs de tri et de compost, révèle que seule la moitié des Français dispose actuellement d’une solution pour trier ces déchets.
Une démarche faussée dès la base
À cet effet, une proportion de 40% de la population attend toujours que sa commune propose un dispositif adapté. « Comme nous le craignions, il y a un an, l’accès au tri à la source des biodéchets demeure minoritaire, faute de solutions concrètes et adaptées déployées sur tout le territoire », se désole Pauline Debrabandere, toujours auprès du Parisien.
Ce constat est corroboré par de nombreux témoignages recueillis dans le cadre du sondage. Ainsi, beaucoup regrettent la disparition du jour au lendemain de leur dispositif de collecte, sans un début d’explication de la part de la municipalité.
Et même dans les territoires où le système de tri est en place, la phase pratique pâtit de nombreux dysfonctionnements, dont le défaut d’harmonisation des consignes.
À preuve, à Paris, les habitants peuvent déposer tous leurs déchets alimentaires dans les bornes marron, contrairement à d’autres communes où les coquilles de fruits de mer ou les os de poulet sont exclus des bacs marron.
Nécessité de remettre le système à l’endroit
D’autres encore imposent l’utilisation de sacs biodégradables. Autant de disparités qui ne sont pas de nature à encourager les ménages. De fait, les taux de couverture diffèrent selon les régions.
Si la Bretagne, la Nouvelle-Aquitaine et le Grand-Est font figure de pionniers, avec des taux de couverture dépassant 60%, les zones urbaines denses, particulièrement l’Île-de-France, accumulent les retards, pour cause de défis logistiques considérables.
« Ce retard représente des millions de tonnes de déchets qui continuent de pourrir dans des décharges ou brûlent dans des incinérateurs, générant au passage des pollutions et émissions de gaz à effet de serre largement évitables », s’alarme Pauline Debrabandere.
Un cri d’alarme qui appelle à des actions urgentes afin de remettre les choses à l’endroit. La technologie pourrait être une solution. À l’image des poubelles connectées équipées de caméras et de puces initiées par Sulo.