Un vieux scandale d’espionnage des écologistes revient hanter ExxonMobil

Des personnalités politiques américaines exigent la lumière sur les allégations de piratage de données électroniques appartenant à des défenseurs de l’environnement qui aurait été commandité par le géant pétrolier il y a quelques années.

ExxonMobil dans l’œil du cyclone. L’entreprise pétrolière basée à Houston dans le Texas, est l’objet d’une intense pression politique de la part de deux figures démocrates du Sénat, en l’occurrence Sheldon Whitehouse, patron de la Commission du budget et Ron Wyden, président de la Commission des finances.

Ils exigent en effet, appuyés par plusieurs groupes environnementalistes, que les responsabilités soient établies à propos du rôle joué par le géant américain de l’industrie fossile, dans une affaire particulièrement accablante révélée fin novembre par l’agence Reuters.

Le média britannique indique que des militants écologistes auraient été la cible d’une massive opération d’espionnage menée par Exxon et son ancien cabinet de lobbying DCI Group entre 2015 et 2018. Plus de 500 adresses électroniques d’organisations identifiées comme opposées à la société pétrolière auraient été ainsi traquées.

La manœuvre impliquant un détective privé israélien nommé Amit Forlit, consistait notamment à construire un narratif positif autour d’ExxonMobil, tout en dénigrant les groupes de défense de la planète opposés à ses actions.

Une machine de guerre numérique

Ces derniers concernent le Center for International Environmental Law, l’Union of Concerned Scientists, Oil Change International ou encore Earthworks. Il en est de même des cabinets de conseil comme SKD Knickerbocker, travaillant régulièrement avec des démocrates et des campagnes progressistes.

À en croire Reuters, les documents obtenus grâce au piratage auraient servi d’éléments de riposte à ExxonMobil dans le cadre de ses démêlées judiciaires avec des écologistes l’accusant de nier ses responsabilités dans le cadre du fléau climatique.

« Ces documents ont été directement utilisés par Exxon pour me poursuivre avec tous les moyens possibles. Cela a bouleversé ma vie« , a récemment témoigné selon les propos rapportés par l’agence de presse britannique, Matt Pawa, un avocat alors en litige avec le groupe pétrolier et dont le cabinet a failli fermer.

Une offensive d’acteurs politiques

Alors que l’enquête du FBI sur DCI Group a mis la puce à l’oreille de Reuters, les politiques ont décidé d’entrer dans la danse en acculant Exxon. Même si la société nie toute implication dans cette affaire, qualifiant les informations contraires de « théories du complot ».

Pour cause, selon Ron Wyden, l’industrie du cyberespionnage « menace le cœur même de la démocratie américaine ». Les appels à la justice trouvent une acuité particulière dans le cadre de l’arrivée prochaine de Donald Trump à la Maison Blanche.

Les organisations environnementales craignant que le président élu, connu pour son scepticisme vis-à-vis du changement climatique et ses liens avec l’industrie pétrolière, ne cherche à étouffer l’affaire.

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