Le grand revirement de Coca-Cola sur le plastique

Le géant américain du soda renonce à réduire sa production de plastique directement à la source, privilégiant désormais l’utilisation de plastiques recyclés.

Coca-Cola a annoncé, lundi 2 décembre dernier, une révision pour le moins drastique de ses objectifs environnementaux, en abandonnant les ambitions de réduction des plastiques à usage unique, l’une des sources de pollution les plus répandues dans le monde.

La production de ces objets obtenus à partir de résidus du pétrole et principaux agents d’émissions de dioxyde de carbone de l’entreprise américaine, était censée subir une réduction, conformément aux engagements précédents de Coca-Cola au plan climatique.

La même ambition au bénéfice du climat devait conduite à une limitation des emballages à usage unique (bouteilles jetées après une seule utilisation). Autrement dit, il s’agissait d’une stratégie destinée à attaquer le mal – la prolifération du plastique à usage unique – à la racine.

Une approche d’autant plus nécessaire que la société basée à Atlanta est responsable de 11% de la pollution plastique provenant des marques dans le monde, à en croire une étude publiée avril dernier dans la revue américaine Advances. Soit six points de plus que PepsiCo, située en deuxième position de ce palmarès peu glorieux.

Toujours plus de plastiques

Le nouveau plan fait la part belle à « l’utilisation accrue de matériaux recyclés dans les emballages primaires et le soutien aux taux de collecte ». En termes d’objectif chiffré, cela correspond entre 30 et 35% de plastique recyclé d’ici 2035. L’autre promesse évoque la collecte de 70 à 75% des bouteilles et canettes mises sur le marché à la même période.

« Les défis sont complexes et nous obligent à améliorer l’allocation des ressources et à travailler en collaboration avec les partenaires pour avoir un impact positif durable », argue Bea Perez, vice-présidente exécutive, dans le communiqué d’annonce publié sur le site internet du groupe.

Cela contraste fortement avec les annonces précédentes, dont la réduction promise de trois millions de tonnes métriques de plastique vierge entre 2020 et 2025, ainsi que la commercialisation de 25% des boissons dans des emballages réutilisables d’ici la fin de la décennie.

Douche froide pour les défenseurs du climat

À cet effet, le bilan d’étape se révèle plutôt décevant. Comme le relève le Washington Post, entre 2020 et 2023, la réduction de plastique vierge promise est restée lettre morte, officiellement en raison de la « croissance de l’activité ».

Quant aux contenants réutilisables, ils ne représentent que 14% des ventes, bien loin des ambitions affichées. « Ils avaient une vraie solution et ils y ont renoncé. C’est une mauvaise nouvelle pour l’environnement et les océans« , assène auprès du Post, Matt Littlejohn, vice-président de l’organisation Oceana, en réaction à ce nouveau virage.

Une intervention qui fait écho à la déception des milieux pro-climat alors que le fléau du plastique reste le talon d’Achille des grandes marques à l’instar de Coca-Cola.

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