Le pays nord-africain veut accroître la production d’énergie verte dans le territoire très disputé avec le Polisario en perspective de la Coupe du monde prévue dans six ans.
Pour le Maroc, la Coupe du monde 2030 devrait être verte. C’est en tout cas l’ambition affichée par les autorités du pays d’Afrique du Nord. Et pour ce faire, un plan ambitieux est en cours au Sahara occidental, ce vaste territoire, objet de tensions persistantes avec le Front Polisario entre autres.
Il inclut, selon un officiel du ministère marocain de l’Énergie cité par Bloomberg, le développement des énergies renouvelables de façon à y doubler la production d’électricité verte. Cela consiste ajouter 1,4 gigawatt de capacités solaires et éoliennes d’ici 2027, soit trois avant le coup d’envoi de ce Mondial co-organisé avec l’Espagne et le Portugal.
Un sacré défi technique et financier, évalué à 21 milliards de dirhams (2,1 milliards de dollars), mais nécessaire pour répondre à la demande croissante en énergie du royaume chérifien. Ces installations viendront en effet s’ajouter aux 1,3 gigawatts déjà existants, portant la capacité totale de production d’énergie verte du Sahara occidental à 2,7 gigawatts.
Un potentiel largement sous-exploité
Ce développement énergétique s’accompagne d’un projet tout aussi ambitieux : la création d’un câble de 3 gigawatts reliant les installations renouvelables du territoire au Maroc central. Selon l’officiel marocain, l’initiative suscite d’ores et déjà l’intérêt d’investisseurs privés locaux et étrangers.
Elle devrait également bénéficier du soutien de la France, cette dernière ayant récemment reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, au grand dam de l’Algérie voisine ainsi que d’autres acteurs de cette région géopolitique sous-tension.
C’est l’occasion pour ce territoire de profiter de son potentiel quasi-illimité en matière d’énergies renouvelables. Étant l’une des zones les plus ensoleillées au monde, le Sahara occidental dispose d’un gisement solaire estimé à plus de 3600 TWh par an, soit plusieurs fois la consommation d’électricité annuelle de la France par exemple.
Un pas dans la « verdisation » du football
Pour le Maroc très impliqué dans les projets d’énergie propres, ce sera l’occasion de contribuer à la stratégie lancée en 2009 visant un taux de 42% de renouvelable dans la capacité de production électrique. Un objectif qui stagne à 37 % depuis 2020, selon le quotidien français La Croix.
Alors que l’impact du football sur le climat ne cesse de s’amplifier, notamment grâce à la forte implication des combustibles fossiles, le plan d’exploitation solaire dans le Sahara occidental offre une vision plus optimiste de la situation.
À savoir que le sport le plus populaire au monde a les moyens de se doter d’une conscience écologique, malgré l’insensibilité avérée ou supposée de ses différents acteurs. Cela y va de sa propre survie.