Plus que jamais, la prochaine Conférence des parties s’annonce comme un tournant décisif pour la mobilisation du nerf de la guerre dans le cadre de l’action climatique mondiale.
Alors que le monde se prépare pour la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan, les enjeux n’ont jamais été aussi élevés dans la lutte contre le changement climatique. La planète se réchauffe et les effets se font ressentir de plus en plus.
Le niveau de la mer monte, les crues se multiplient et le monde est en proie à toutes ces manifestations d’un climat que les actions humaines ont fini par pousser au point de non-retour.
Au cœur des débats prévus dans la capitale azerbaïdjanaise le mois prochain, figure une question devenue presqu’existentielle : comment mobiliser suffisamment de ressources afin de faire face à tous ces défis ?
Oui, le monde en convient que les plus riches doivent mettre la main à la poche et aider les plus démunis et donc les plus vulnérables face au changement climatique. Cela y va de la responsabilité de tous ces États dits industrialisés dans leur contribution historique au réchauffement.
Entre ambition et réalité
Mais le cadre défini en 2009 en marge du sommet de Copenhague consistant à mobiliser 100 milliards de dollars par à l’horizon 2020 pour aider les pays en développement n’a toujours pas été atteint. Pour autant, les besoins ne cessent de croître.
Avinash Persaud, conseiller spécial sur le changement climatique à la Banque interaméricaine de développement indique à cet effet dans les colonnes de Bloomberg, que la somme de 1000 milliards de dollars par an d’ici 2030 « est le bon chiffre ».
« C’est le montant dont nous avons besoin pour le financement transfrontalier, international« . Comment donc y parvenir alors que cette ambition se heurte à des obstacles politiques et économiques considérables.
Les pays développés, confrontés à des contraintes budgétaires et des pressions politiques internes, peinent à augmenter significativement leurs contributions.
Repenser les mécanismes de financement
Face à l’ampleur du défi, la tentation est grande de se tourner vers des solutions miracles. À l’instar de l’assurance climatique souvent évoquée comme un moyen potentiel de protéger les pays vulnérables.
Persaud met cependant en garde contre ces « solutions magiques » qui pourraient détourner l’attention des actions concrètes nécessaires. « Le changement climatique est un événement non assurable« , tranche-t-il.
Des mécanismes innovants, tels que des taxes sur les barils de pétrole ou les conteneurs à forte empreinte carbone, sont également avancés comme des solutions potentielles. Au-delà de ces pistes, c’est toute l’approche du financement climatique qui aurait besoin d’être repensée.
Il reste à espérer que des engagements concrets émergent du grand rendez-vous de Bakou. Car l’heure n’est plus vraiment aux demi-mesures.