Yoon Hyeonjeong, 19 ans, entend contraindre l’État à agir contre le changement climatique et ses corollaires.
Ce jeudi 29 août 2024 pourrait marquer un tournant en Corée du Sud, voire au-delà. Pour cause, il est attendu de la Cour constitutionnelle une décision aux implications potentiellement historique. La haute juridiction doit en effet se prononcer sur une requête introduite depuis 2020.
À l’époque, Yoon Hyeonjeong, jeune militante écologiste et près de 200 autres de ses pairs avaient invité la Cour constitutionnelle à se prononcer sur l’inaction climatique de l’État. Une inaction assimilable selon eux, à une violation pure et simple des droits de l’homme.
« Les manifestations dans les rues, les propositions politiques et autres campagnes n’ont pas été suffisantes pour entraîner de réels changements« , a déclaré Yoon, dans les colonnes de l’agence Reuters, à propos de sa décision de porter cette problématique climatique à la Cour constitutionnelle.
Le quotidien comme déclic
Pour cette adolescente de 19 ans, le déclic serait survenu en 2019 en regardant à la télévision, un documentaire décrit comme « choquant » sur la situation du climat. La jeune fille alors en troisième année d’études au collège a depuis décidé d’agir autant que faire se peut.
Dans une Corée du Sud encore très dépendant du charbon – pour la production électrique notamment – réputé être un des combustibles fossiles les plus destructeurs de la planète, une conscience écologique à l’image de celle de Yoon Hyeonjeong ne manque pas de pertinence.
D’autant que le pays a récemment revu à la baisse son objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur industriel. Autant dire que les activistes et autres organisations de préservation du climat s’y sentent peu audibles.
Responsabiliser l’État face au péril climatique
Même si l’État met en avant ses efforts dans le cadre de la réduction des émissions de Co2, cela reste insuffisant, à en croire les écologistes. « Nous avons déjà les moyens de réduire les émissions de carbone. Autrement dit, arrêter de recourir aux énergies fossiles« , a ainsi indiqué Yoon, toujours à Reuters.
Les répercussions de la décision de la Cour constitutionnelle ce jeudi pourraient dépasser les frontières sud-coréennes. Elle représenterait en effet, comme l’indique Reuters à juste titre, établir un précédent pour des pays comme le Taïwan ou le Japon où des cas similaires sont à l’étude.
Plus généralement, il s’agirait de mettre enfin les détenteurs du pouvoir d’État face à leurs responsabilités concernant le péril climatique de plus en plus prégnant.