Afrique subsaharienne : double peine des infections nosocomiales

Les infections nosocomiales constituent un problème de santé publique mondial. En Afrique subsaharienne, elles font chaque année environ 300 000 morts et nécessitent 8 milliards de dollars pour leur traitement, selon un rapport de la Banque mondiale. Ce coût représente entre 0,4 % et 2,9 % du PIB.

En augmentation depuis quelques années, les infections nosocomiales constituent aujourd’hui un problème de santé publique mondial. Elles se contractent dans les centres de santé en raison d’un manque ou d’une insuffisance de mesures d’hygiène. Ces infections sévissent particulièrement en Afrique, un continent où la pauvreté ne permet pas de mettre en place des dispositifs de protection adéquats.

Les infections nosocomiales touchent particulièrement le Nigeria

Selon un rapport de la Banque mondiale et de l’ONG Wateraid, publié le 7 avril à l’occasion de la journée mondiale de la santé, les infections nosocomiales (IN) sont responsables de près de 300 000 décès dans sept pays d’Afrique subsaharienne. A savoir le Nigeria, l’Éthiopie, l’Ouganda, le Ghana, le Malawi, la Zambie et la  Mali. En 2022, plus de 2,6 milliards de cas ont été signalés dans ces Etats. Le Nigeria est le plus touché avec 848 000 cas ayant causé 93 600 décès.

Le Malawi, pays le plus touché économiquement

Intitulée « Counting the cost of healthcare-acquired infections in sub-Saharan Africa », l’étude de la Banque mondiale et de l’ONG Wateraid a également estimé le coût financier de ces infections nosocomiales. Les dépenses liées aux soins s’élèvent à 8,4 milliards de dollars par an pour ces 7 pays d’Afrique subsaharienne. Ce bilan financier représente entre 0,4 % et 2,9 % du produit intérieur brut (PIB) annuel. Aussi, il pèse entre 2,5 % et 10,9 % des budgets de santé. Les chiffres à l’extrême sont ceux du Malawi, le pays le plus touché économiquement.

La moitié des décès largement évitable

Par ailleurs, l’étude relève que les taux de contamination les plus élevés ont été enregistrés dans les unités de soins intensifs, les services de néonatalogie et les services de pédiatrie. En outre, les infections nosocomiales les plus courantes sont la pneumonie la septicémie. Enfin, le rapport indique qu’environ la moitié des décès pourraient être évités si les autorités amélioraient l’accès aux installations de lavage des mains, à l’eau propre et à des toilettes décentes.

De la résistance des infections nosocomiales

Pour réduire les infections nosocomiales, les décideurs publics et privés (gouvernements, institutions internationales, ONG, etc.) devraient travailler ensemble à la mise en place de conditions d’hygiène meilleures dans les centres de santé. Si rien n’est fait, préviennent la Banque mondiale et l’ONG Wateraid, « le coût ne fera qu’augmenter à mesure qu’une plus grande part de ces infections deviendra résistante aux antibiotiques ».

Vers une hausse de la résistance aux antibiotiques

L’antibiorésistance, soit la résistance aux antibiotiques, fait chaque année plus d’un million de victimes dans le monde. En fort hausse ces dernières années, elle pourrait causer 10 millions de décès d’ici la fin de la décennie. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) la classe parmi les dix principales menaces pour la santé publique de notre époque. Aujourd’hui, il n’existe pas de traitement disponible sur le marché contre ce fléau.

Nosopharm prépare un vaccin contre les infections nosocomiales

Mais une entreprise de biotechnologie innovante française, Nosopharm, a récemment annoncé les résultats positifs d’un candidat-vaccin baptisé Noso-502. Lors de tests de laboratoire, l’antibiotique first-in-class a montré une efficacité totale contre les agents pathogènes à gram, responsables des infections nosocomiales. La startup prépare maintenant des essais cliniques chez l’Homme. Si elle atteignait son objectif, elle résoudrait un problème majeur de santé publique.

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