David Malpass va démissionner de son poste en juin prochain, soit un an avant le terme de son mandat. Il avait précédemment été accusé de climatosceptique.
David Malpass jette l’éponge. L’ancien sous-secrétaire chargé des affaires internationales au Trésor américain sous l’ancien chef de l’État américain Donald Trump, a annoncé mercredi qu’il démissionnerait de son poste de président de la Banque mondiale en juin prochain.
Aucune explication officielle n’a été fournie quant à cette décision soudaine et pour le moins inattendue. D’autant plus à seulement un an de la fin de son mandat. L’intéressé s’étant contenté, dans une lettre transmise aux collaborateurs de la Banque et consultée par l’AFP, d’évoquer la nécessité « de nouveaux défis ».
« Je ne suis pas un scientifique »
Interrogé à plusieurs reprises en septembre dernier lors d’un panel du New York Times (NYT) sur le climat, économiste de la banque d’investissements Bear Stearns a notamment refusé de reconnaître la responsabilité humaine, un consensus planétaire scientifiquement étayé qui plus est, dans la survenance du changement climatique.
« Je ne sais même pas. Je ne suis pas scientifique », avait-il argué après avoir dans un premier temps esquivé la question. Au grand dam des scientifiques, des responsables politiques et autres activistes de la préservation de la préservation du climat qui ont tout de suite demandé sa démission.
À l’instar de l’ancien vice-président Al Gore qui avait déclaré qu’il était ridicule d’avoir un négationniste du climat à la Banque mondiale, appelant le président américain Joe Biden à l’évincer de la tête de l’institution. D’autant que la Maison Blanche avait également condamné les propos de l’intéressé.
Enjeux climatiques
Face au tollé suscité par ses propos, David Malpass avait fini par rétropédaler deux jours plus tard, regrettant notamment sa sortie. « Lorsqu’on m’a demandé : ‘Êtes-vous un négationniste du climat ?’ J’aurais dû dire non », a indiqué l’homme de 66 ans. Il a toutefois refusé de démissionner.
Son départ annoncé tient donc certainement d’une position devenue intenable pour lui au fil de ces derniers mois. D’autant que son bilan en matière d’actions contre la crise climatique faisait déjà l’objet de vives critiques, au-delà de son climatoscepticisme supposé.
Et pour cause, il a toujours rechigné à s’engager clairement pour la fin du financement par son institution des projets promouvant les énergies fossiles.