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Malakoff Humanis sur le créneau de la mutualisation

 

Dans une interview accordée à l’Argus de l’assurance, le directeur général de Malakoff Humanis, Thomas Saunier, explique la sortie récente de son groupe de certaines branches professionnelles par un besoin de mutualisation et de rentabilité.

Cette année, le groupe paritaire et mutualiste Malakoff Humanis a décidé de faire le ménage dans son portefeuille. Il a résilié des accords de branche en santé et prévoyance de plusieurs secteurs. Ces retraits concernent notamment la branche de l’aide à domicile (BAD), celle des établissements pour accueil d’adultes et enfants handicapés (dite branche CNN 66) et les casinos de jeux. La mutuelle a surtout quitté la branche de l’enseignement privé catholique, qui compte 5.000 structures et 100.000 salariés.

Une maturité au niveau des recommandations

Lors de la résiliation de contrats en juillet dernier, Malakoff Humanis avait sommairement justifié sa décision par un niveau de frais insuffisant. Ce que les partenaires ont contesté, parlant d’un retrait sans préavis de politesse. Ils ont évoqué la variabilité du taux de chargement pour chaque régime et leur équilibre, ainsi que la disponibilité des réserves. « Nous sommes surpris de la méthode car Humanis était un partenaire historique de l’enseignement catholique », avait regretté Jean-René Le Meur, directeur des affaires sociales de la Confédération de l’enseignement privé non lucratif (CPNL).

Dans une interview accordée à l’Argus de l’assurance, le 5 octobre dernier, Thomas Saunier, directeur général de la mutuelle apporte de nouvelles explications sur les décisions prises ces derniers mois dans certaines branches professionnelles. Le dirigeant a relevé que le secteur de l’assurance commence juste à voir apparaître une forme de maturité au niveau des recommandations. Ainsi, son groupe, qui était autrefois très peu désigné, se retrouve de plus en plus sollicité. Conséquence : il intègre désormais quelque 160 secteurs.

Faire de la mutualisation, pas de la solidarité 

Fort de cela, Malakoff Humanis doit régulièrement discuter de façon transparente avec les partenaires sociaux des équilibres techniques et des chargements. Si dans une très grande majorité des cas le dialogue se passe bien, il peut survenir quelques des accros. Il apparait alors nécessaire de résilier les contrats. Selon Thomas Saunier, « faute de trouver des solutions avec les partenaires sociaux pour rechercher des équilibres », la mutuelle n’a pas d’autre choix que de sortir des branches. Comme elle l’a fait cette année. Mais, rassure-t-il, « ce n’est pas un phénomène de masse ».

Toutefois, le directeur général précise que son groupe mutualiste n’hésitera pas à rompre à nouveau des accords en cas d’absence de dialogue à l’avenir. « Notre métier est de faire de la mutualisation, pas de la solidarité », martèle M. Saunier. Il faudra donc s’entendre de telle sort que chacun y trouve ses comptes. L’assureur doit aller chercher beaucoup d’entreprises de petite taille. Mais il ne souhaite pas perdre de l’argent avec des frais atteignant 16%. Heureusement que les partenaires sociaux comprennent de plus en plus qu’il faut proposer un taux de chargement avec les coûts réels. Par exemple 16,5% au lieu de 11 ou 12% pour certains secteurs.

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