Le groupe pétrolier a fait voter vendredi 28 mai, de nouveaux objectifs censés permettre la réduction de son empreinte carbone à l’horizon 2050. Au grand dam des ONG de défense de l’environnement qui relèvent un manque d’ambition.
Un nouveau logo, un nouveau nom, de nouveaux objectifs… Total devenu depuis vendredi 28 mai, TotalEnergies, fait feu de tout bois pour témoigner de sa bonne foi dans la lutte contre le réchauffement climatique. Le géant français du CAC40 a fait adopter lors de sa dernière assemblée générale son plan climat. Avec un vote de 91,8 % pour, le groupe peut se gargariser d’avoir séduit ses actionnaires et investisseurs. Ainsi que le démontrent les rodomontades du PDG Patrick Pouyanné lundi dernier. Sur Europe 1, le quinquagénaire a dénoncé la radicalité des défenseurs de l’environnement, se posant en modèle de rayonnement à la française. Une sortie qui fait suite aux propos tenus à la fin de l’assemblée générale où il dénonçait déjà des activistes encagoulés en actionnaires.
Forte pression
Un sentiment de victoire, mais aussi du soulagement pour le dirigeant français qui l’aura finalement échappé belle. Car, il y avait véritablement matière à s’inquiéter à l’approche de cette fatidique date du 28 mai. Une rébellion emmenée par une trentenaire d’actionnaires parmi lesquels : Meeschaert, La Française, Sycomore, La Banque postale entre autres, menaçait l’assemblée générale. Dans leur collimateur, les résolutions soumises aux votes par Total qu’ils jugent insuffisantes pour atteindre les objectifs de décarbonation.
Ces actionnaires pointent notamment du doigt, l’appétence du groupe pour les énergies fossiles dans un contexte où les majors sont de plus en plus invitées à réorienter leurs activités vers des projets plus verts. Total prévoit en effet de maintenir ses forages dans l’Arctique et en Ouganda, notamment. Deux projets vertement critiqués par de nombreuses organisations pro-climat car en porte-à-faux avec l’ambition d’atteinte de la neutralité carbone en 2050 telle qu’énoncée par l’Agence internationale de l’énergie. Pire, le groupe continuera de consacrer encore près de 80 % de ses investissements au pétrole d’ici 2030.
Plus de peur que mal
Les détracteurs de Total s’attendaient donc à ce que cette fronde se matérialise par une désapprobation massive de la fameuse résolution à l’assemblée générale. Ce ne fut guère le cas. Puisque seulement 8 % des votes étaient contre le plan climatique au final. À la grande satisfaction du PDG qui plaide pour une transition écologique moins stricte.