Le géant pétrolier a annoncé le 8 avril dernier, avoir décidé de la production dans un premier temps en France, de carburants durables pour les avions. L’objectif à terme est de pouvoir en fournir suffisamment à un secteur de l’aviation pressé de réduire ses émissions de gaz à effet de serre.
Du carburant à base d’huile de cuisson usagée ou de graisse animale, et destiné aux avions sera disponible sur le marché français dès ce mois. C’est l’information donnée par le groupe Total, jeudi 8 avril dernier. Pour livrer les aéroports français dont les noms n’ont pas été précisés en ce carburant durable également appelé SAF, le groupe pétrolier va se servir dans un premier temps de sa bioraffinerie de La Mède dans les Bouches-du-Rhône et de son site d’Oudalle en Seine-Maritime. Avec comme objectif d’en produire 170.000 tonnes dès 2024 à partir du site de Grandpuits, dans la région parisienne. Un site apparemment stratégique pour Total qui y consacre 500 millions d’euros, dont 200 pour son projet de production de carburant durable.
Les SAF, alliés du secteur aéronautique contre la pollution
Ce nouveau projet du groupe français du pétrole et du gaz contribue à offrir des alternatives aux acteurs de l’aéronautique dans leur combat contre la pollution de l’air. Ces dernières années, cette problématique s’est de plus en plus imposée dans les débats. Et la nécessité pour le secteur du transport aérien de revoir à la baisse ses émissions de CO2 ne fait plus l’ombre d’aucune contestation. Mais les solutions ne sont pas toujours à portée de main. Ou alors elles se révèlent très coûteuses le cas échéant, et les défis inhérents sont nombreux.
C’est notamment le cas de l’hydrogène que les géants de l’aéronautique espèrent s’approprier à long terme. Le constructeur Airbus travaille d’ores et déjà sur des prototypes d’avions susceptibles de voler grâce à cette source d’énergie pour l’horizon 2035.
En attendant, les SAF constituent un bon compromis pour l’aviation, malgré leur coût non moins prohibitif. Ainsi, leur usage dans le secteur aéronautique reste également encore très marginal. Les chiffres révélaient qu’à peine 0,1 % des 360 milliards de litres de carburants utilisés en 2019 faisaient partie des SAF. Et les rares avions qui usent de ces biocarburants sont contraints de les combiner dans une certaine mesure avec le traditionnel et très décrié kérosène. Mais le secteur vise un usage à 100% d’ici 2030.