Le ministère du Travail a mis en ligne ce vendredi la note sur 100 des entreprises de plus de 1000 salariés en France en termes d’égalité professionnelle femme-homme. Dans l’ensemble, l’égalité entre les sexes progresse en entreprise. Toutefois, le fameux « plafond de verre », qui écarte souvent les femmes des postes de direction, reste bien en place.
55 entreprises ont obtenu une note parfaite
Le gouvernement a tenu sa promesse. Il a publié ce vendredi 6 mars 2020, les notes obtenues par les 1 200 plus grandes entreprises, en termes d’égalité professionnelle femme-homme. Selon le ministère du Travail, 81% des entreprises de plus de 1000 salariés ont joué le jeu en renseignant cet index. Celui-ci comprend cinq critères : l’écart de rémunération femmes-hommes (40 points), l’écart dans les augmentations annuelles (20 points), l’écart dans les promotions (15 points), les augmentations au retour de congé maternité (15 points) et enfin la présence de femmes parmi les plus gros salaires de l’entreprise (10 points).
« L’analyse détaillée des premiers résultats des entreprises de plus de 1000 salariés montre qu’elles respectent davantage leurs obligations en matière d’égalité des sexes que l’an passé » indique le ministère. La note moyenne en 2020 s’élève à 87 pour les entreprises de plus de 1 000 salariés contre 83 en 2019. Aussi, le nombre d’entreprises ayant obtenu une note parfaite (99 ou 100 points), dites « égalitaires », passe de 36 à 55. Ce sont par exemple : AstraZeneca France, Orange, Hermès Sellier, Danone (Evian), Danone (Société des eaux de Volvic) et la Société des magasins Louis Vuitton France.
« Les mauvais exemples s’exposent à une amende qui équivaut à 1 % de la masse salariale annuelle »
Parmi les mauvais élèves, c’est-à-dire les entreprises sous la note de 75, nous retrouvons notamment Safran Transmission System (74), Bouygues bâtiment Sud-est (72), Airbus Cybersecurity (70), Hager Electro SAS (64) et Derichebourg (Propriétés et services associés, 62).
Les entreprises ayant obtenu moins de 75 doivent agir pour améliorer la situation en mettant en place des « mesures correctives » afin d’atteindre au minimum 75 dans les trois années suivantes. « Si dans deux ans elles conservent cette mauvaise note, elles s’exposent à une amende qui équivaut à 1 % de la masse salariale chaque année », a averti la ministre du Travail, Muriel Pénicaud.
Le « plafond de verre » toujours aussi solide
En outre, le ministère note avec satisfaction que la part des entreprises ne respectant pas leur obligation d’augmenter toutes les femmes à leur retour de congé maternité (indicateur 4) passe d’un tiers en 2019, à une sur dix en 2020. Toutefois, le fameux « plafond de verre », qui écarte souvent les femmes des postes de direction, reste bien en place. Dans une entreprise sur deux, il y a au moins 9 hommes dans les 10 plus hautes rémunérations. « Je ne supporte plus qu’en 2020, il y ait encore 9% d’écarts salariaux entre hommes et femmes à postes et compétences égales », s’insurge Muriel Pénicaud, qui y voit « l’un des combats de [sa] vie».
La France, meilleure élève en Europe
Si tout n’est pas parfait en France en termes d’égalité professionnelle femme-homme, notre pays présente le meilleur bilan en Europe, devant l’Allemagne, l’Italie ou encore la Suède. En Europe, seule une entreprise sur dix a une stratégie pour réduire les écarts salariaux. En France, c’est quatre entreprises sur 10. Les groupes tricolores composent par ailleurs plus de la moitié des vingt entreprises les mieux notées par le cabinet.
Cette position s’explique notamment par l’existence d’un quota de 40% de femmes dans les conseils d’administration et bien sûr par la mise en place de l’index égalité. Pour obtenir des avancées, l’exécutif n’hésite pas à recourir à la pratique anglo-saxonne du « name and shame ».